L'armée kényane a affirmé avoir eu jeudi son premier accrochage terrestre avec les insurgés islamistes shebab dans le sud somalien, un affrontement qui a fait neuf morts parmi les rebelles somaliens selon Nairobi, et 15 au sein de l'armée kényane selon les shebab.
"Aujourd'hui à environ 11H30 (08H30 GMT), les troupes kényanes ont été attaquées par les shebab, dans ce qui constitue le premier affrontement avec les forces miliciennes," a affirmé le porte-parole de l'armée, le commandant Emmanuel Chirchir.
L'attaque est survenue du côté de Tabdo (bien Tabdo), près de la ville frontalière de Dhobley, alors que les troupes kényanes cherchaient à rejoindre Qoqani "pour renforcer leurs positions avancées,"
"Neuf shebab ont été tués alors que d'autres fuyaient," a encore assuré le porte-parole, ne parlant que de "deux soldats" blessés, dont l'un gravement, côté kényan. L'armée kényane avait la semaine dernière annoncé la mort de plus de 70 shebab, mais dans des bombardements aériens.
Les shebab ont de leur côté en revanche fait état de 15 morts dans les rangs de l'armée kényane.
"Nous avons mené notre première embuscade contre contre les ennemis de Dieu cet après-midi (...) et les combattants Moudjahidin ont tué 15 des soldats ennemis," a affirmé l'un de leurs porte-parole, Sheikh Abdulaziz Abu-Musab, devant la presse à Mogadiscio.
"Les Moudjahidin ont intercepté un convoi de véhicules militaires appartenant aux forces kényanes," a-t-il encore ajouté, affirmant avoir "détruit cinq des véhicules militaires".
Les troupes engagées par Nairobi ont pénétré à une centaine de kilomètres à l'intérieur de la Somalie, postant l'essentiel de leurs troupes à Qoqani.
L'armée kényane vise le port de Kismyao, un bastion shebab, qu'elle entend atteindre via trois axes. Mais la progression de ses troupes est entravée par les intempéries.
Nairobi dit avoir préparé de longue date son intervention dans le sud somalien. Mais l'opération a été effectivement lancée dans la foulée des enlèvements de quatre Européennes dans l'est de son territoire.
Le Kenya tient les shebab pour responsables de ces rapts. Les insurgés, qui se revendiquent d'Al-Qaïda, nient ces accusations et ne cessent de menacer le pays de représailles. Ce jeudi, les rebelles ont appelé leurs cellules au Kenya à elles-mêmes passer à l'attaque.