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Moyen Orient et Monde - Libye

Le nouveau régime triomphe à l’ONU, sous les quolibets de Kadhafi

L’Union africaine reconnaît enfin le CNT ; la mission de l’OTAN va se poursuivre.
Le dirigeant déchu en fuite Mouammar Kadhafi a dénoncé hier comme une « mascarade » le nouveau régime en Libye soutenu par la communauté internationale, en affirmant qu’il fera long feu, dans un nouvel enregistrement sonore. « Ce qui se passe en Libye est une mascarade ne tenant que grâce aux bombardements aériens qui ne dureront pas éternellement », a déclaré M. Kadhafi, en allusion aux frappes de l’OTAN appuyant l’ex-rébellion, dans cet enregistrement diffusé par la télévision arabe basée à Damas, Arraï.
Sur le terrain, les combattants pro-CNT (Conseil national de transition), qui harcèlent les soldats loyalistes à Syrte depuis six jours et à Bani Walid, ont ouvert une nouvelle brèche dans le Sud désertique. Les combattants sont entrés dans Sebha, fief de la tribu de Kadhafi, les Kadhadfa, à 750 km au sud de Tripoli, selon Mohammad Wardougou, le représentant de la « Brigade du bouclier du désert » à Benghazi. Ils « ont pris l’aéroport, la citadelle et la caserne Farès », a-t-il assuré, ajoutant que « les combats se poursuivaient dans quelques quartiers » après la capture de 150 kadhafistes, dont le général Belgacem el-Abaaj, chef des renseignements du régime de Kadhafi dans la région. « Le contrôle de toute la région de Sebha est imminent », a-t-il ajouté en soulignant qu’il reste aux forces du CNT de prendre le contrôle du sud-ouest de la Libye, notamment les villes d’Aoubari et de Ghat, à la frontière algérienne.
Sur le front est de Syrte, les combattants continuent d’avancer et sont désormais à 25 km de Syrte. De leur côté, les combattants venus de l’Ouest cherchaient à consolider leurs positions et à dégager les principales artères dans la ville pour laisser partir les civils. « Il y a des tireurs embusqués dans une zone très peuplée à l’entrée du centre-ville », a déclaré Saleb Badi, un commandant pro-CNT. « Nous avons reçu l’ordre d’arrêter d’avancer jusqu’à ce que nous puissions utiliser des armes lourdes contre les kadhafistes », a-t-il poursuivi. Les anti-Kadhafi évitent d’utiliser ces armes pour épargner les civils.
À Bani Walid, un journaliste de l’AFP a vu des véhicules pro-CNT sortant de la ville se positionner une vingtaine de km plus loin. Aucun commandant n’était dans cette zone pour préciser l’état des combats dans la vaste oasis au relief accidenté, interdite d’accès aux journalistes. Selon des commandants sur le terrain, Seif el-Islam, le fils Kadhafi le plus influent, a été vu dans cette ville, où son père pourrait également se trouver. Mais le sort de Mouammar Kadhafi et de ses fils, dont trois sont en Algérie ou au Niger et deux seraient morts, a déjà donné lieu à plusieurs rumeurs.
L’OTAN, qui soutient militairement le CNT, a annoncé avoir touché lundi sept objectifs militaires à Sebha, bombardé Syrte et Bani Walid, y détruisant un centre de commandement militaire, et intensifié les tirs sur Waddan dans l’oasis de Djofra (200 km au sud de Syrte).
Sur le plan humanitaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir distribué une aide alimentaire aux milliers de personnes ayant fui Bani Walid, et d’avoir stocké plusieurs milliers de tonnes de nourriture à Tripoli et Benghazi.
Sur le plan diplomatique, l’Union africaine a annoncé hier qu’elle reconnaissait le Conseil national de transition (CNT) libyen. Même si une vingtaine de pays africains avaient déjà reconnu le CNT, l’UA, sous l’influence de M. Zuma, s’y était jusqu’à présent refusée, préférant réitérer ses appels à la formation d’un gouvernement d’union.
De leur côté, les États-Unis, la France et leurs partenaires dans le dossier libyen se sont félicités hier de la chute du régime de Mouammar Kadhafi et ont renouvelé leur soutien au CNT, lors d’un sommet à New York des pays « amis » de la Libye. Le président américain Barack Obama, saluant un « nouveau chapitre » dans l’histoire de la Libye, a souhaité que la transition en cours après la chute de Kadhafi aboutisse à des « élections libres », après avoir rencontré en tête à tête pour la première fois le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil. M. Obama a aussi promis que la campagne de l’OTAN se poursuivrait « tant que les Libyens seront menacés ». Plus encore, il a annoncé que l’ambassade américaine à Tripoli allait rouvrir cette semaine. Révélant que la « révolution » libyenne lancée en février avait fait 25 000 morts, M. Abdeljalil a pour sa part remercié l’ONU et les États ayant soutenu le combat des ex-rebelles, et a promis que les membres du régime Kadhafi recevraient « un procès équitable ». Il a ajouté penser que Kadhafi est toujours en Libye. Le président français Nicolas Sarkozy a, lui, salué la « bonne nouvelle » des révolutions dans le monde arabe. Il a également appelé les Libyens à la réconciliation nationale et promis que Mouammar Kadhafi, toujours en fuite et introuvable, serait jugé.
Le drapeau libyen vert, rouge et noir, emblème de l’ancienne monarchie repris par les rebelles, a été placé derrière la tribune de la salle de l’ONU où se déroulait la réunion, sous les applaudissements des participants. Il avait été hissé pour la première fois lundi devant le bâtiment des Nations unies à New York.

(Source : agences)
Le dirigeant déchu en fuite Mouammar Kadhafi a dénoncé hier comme une « mascarade » le nouveau régime en Libye soutenu par la communauté internationale, en affirmant qu’il fera long feu, dans un nouvel enregistrement sonore. « Ce qui se passe en Libye est une mascarade ne tenant que grâce aux bombardements aériens qui ne dureront pas éternellement », a déclaré M. Kadhafi, en...

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