Mais dans le fond, les choses semblent plus complexes. Il est vrai que les composantes gouvernementales étaient parvenues le 7 septembre à un accord in extremis sur le projet du ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, sauvant le cabinet d’un éclatement prématuré. Mais à en croire les milieux de l’opposition, le texte remis aux députés ne reflète pas les amendements convenus et, surtout, ne comporte aucune indication sur les phases exécutives du plan. Qu’est-ce à dire ? Que l’accord n’est pas encore complet entre les groupes formant l’exécutif ? Que certaines parties « centristes » ou autres au sein du gouvernement cherchent à se dissimuler derrière le 14 Mars pour tenter de marquer de nouveaux points contre M. Bassil et son mentor politique? Cela est possible et même probable, d’autant plus qu’en théorie, rien n’empêche le président de la Chambre, Nabih Berry, de contraindre tout le monde, y compris lui-même, à se mettre à découvert en convoquant les députés à une séance plénière pour voter le projet. Il ne l’a pas fait jusqu’ici, tout en sachant parfaitement que dans le cadre des commissions, les députés de l’opposition sont en mesure de faire s’envoler le quorum, ce qu’ils sont incapables de faire en séance plénière sans le concours de quelques membres de la majorité.
Ce qui s’est passé hier traduit donc, pour le moins, une volonté de continuer à faire traîner quelque peu les choses, tout en mettant le cabinet à l’abri des risques d’implosion.
Le « sultan » Siniora
Commencée à 11h00 sous l’égide du président de la commission de l’Administration et de la Justice, Robert Ghanem, et en présence des ministres de l’Énergie et des Finances, Gebran Bassil et Mohammad Safadi, la réunion s’est achevée vers 14h00 sur un défaut de quorum, les députés de l’opposition cherchant à marquer leur désapprobation à l’égard de ce qu’ils considèrent comme un manque de transparence « technique » de la part de M. Bassil. Les débats ont été reportés à lundi prochain, toujours dans le cadre des commissions mixtes, sans que l’on puisse être certain que cette prochaine séance sera la bonne.
Plutôt mouvementée, la réunion d’hier a commencé par une longue intervention du chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, qui avait requis l’autorisation de M. Ghanem de parler en premier en raison d’engagements qui l’appelaient en d’autres lieux. M. Siniora a donc parlé durant un peu plus de 30 minutes, puis il est parti, ce qui a provoqué l’ire d’un certain nombre de députés du Hezbollah qui ont protesté contre le fait qu’on n’a pas tenu compte des règles en vigueur, imposant selon eux de donner la parole en premier au ministre concerné, c’est-à-dire à M. Bassil. L’un de ces députés, Ali Ammar, est allé jusqu’à comparer Fouad Siniora à un « sultan » et un autre, Ali Fayad, a déploré que l’ancien Premier ministre « dise ce qu’il a à dire puis s’en va ».
À M. Siniora et à d’autres membres de l’opposition qui réclamaient des éclaircissements sur un certain nombre de points, notamment sur la question du financement par le biais des fonds étrangers, censé assurer une meilleure transparence, mais aussi sur les mesures écologiques à envisager en accompagnement, les milieux proches de M. Bassil ont répliqué qu’il s’agissait de questions techniques déjà discutées et que ces nouvelles interrogations ne visaient qu’à entraver l’adoption du plan, dont la première phase, objet de l’examen, se chiffre à 1,2 milliard de dollars pour un surplus de 700 mégawatts à la production nationale d’électricité actuelle.
À l’issue de la séance, M. Ghanem a rappelé à la presse qu’il était « du droit des députés de poser les questions qu’ils désirent et d’obtenir des réponses avant de se prononcer définitivement sur un quelconque projet de loi et surtout sur un texte de cette importance ».
« Manque de transparence »
De son côté, le président de la commission parlementaire des Travaux publics et de l’Énergie, Mohammad Kabbani (Futur), a expliqué qu’il n’était pas question pour les députés de « signer aveuglément sur des projets impliquant des milliards de dollars ».
« Ce n’est pas parce que la proposition de loi initiale avait été présentée par le général Michel Aoun que nous avons contesté le plan, c’est parce que nous avons à son sujet des remarques techniques sérieuses », a dit M. Kabbani à la presse. Et d’ajouter : « Ce n’est donc pas parce que le projet actuel porte la signature du président Michel Sleiman et du Premier ministre Nagib Mikati que nous allons l’accepter tel quel. »
« En tant que Parlement, nous n’avons pas reçu jusqu’ici de texte de plan. J’appelle (le ministre de l’Énergie) à nous donner un résumé exécutif écrit de cinq à dix pages, et je lui demande de ne pas venir lundi prochain à la séance nous redire oralement ce qu’il a à nous dire. Un tel plan ne se présente pas oralement », a ajouté M. Kabbani, se plaignant du « manque de transparence » du ministre dans cette affaire.
Plusieurs autres députés du 14 Mars ont abondé dans le même sens. Quant à Ibrahim Kanaan, président de la commission des Finances et membre du bloc du Changement et de la Réforme, il a critiqué l’attitude de l’opposition, l’accusant de retarder l’adoption du projet pour « marquer des points politiques ».
« Tout le débat technique suscité autour du plan et tous les commentaires que nous avons entendus aujourd’hui avaient déjà été faits en Conseil des ministres et au Parlement un an durant, sous le précédent gouvernement, puis sous l’actuel », a-t-il dit.
« Si ce n’est pas aujourd’hui, le plan sera adopté lundi prochain, mais nous perdons chaque jour de l’argent, alors pourquoi le retarder inutilement ? » s’est-il interrogé.
Les Libanais restent capables, eux, même si ça peut faire sourire, de s’interroger avec gravité non seulement sur leur nombril mais aussi sur leur hymne, leur suffisance ou leur devise ; eux qui furent paraît-il, "les plus braves de tous les peuples de la Terre ?" mais qui considèrent que la question de leur "libanisme est très importante" ! Les temps étant moroses et les "récréations étant fugaces", imaginons les pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ont d’eux-mêmes les sujets de cett "Montagne campagnarde" et quel spectacle offrent-ils à la planète entière lorsque, détournant son regard du Reste, l’Humanité daigne un peu les considérer ! Voilà donc nos "communautés d’Indigènes" emmêlées tellement à semer la confusion entre elles ce qui n’empêche pas de les débusquer en proie à leurs problèmes Confessionnels Existentiels ! Reste leur devise devenue à elle seule Toute une histoire : "Koullouna lil Watan". Ah, oui ! Tout compte fait, il faudrait faire don de cet "Hymne" à l’Humanité, car il se pourrait qu’à la fin des fins ce pourrait être dans ce cadre-là que les choses finissent par s’arranger tant bien que mal ! On en était là, ne disposant plus que de quelques sarcasmes désabusés sur l’avenir du Libanais et de ses "identités plus ou moins meurtrières", lorsque la pensée est venue qu’on devrait avoir honte de nous gausser de la sorte de nos "Chers" compatriotes "faisant litière" des décennies durant lesquelles on vivait à Beyrouth "Heureux comme dieu au Liban" !
08 h 12, le 16 septembre 2011