Des manifestants se sont rassemblés à Homs hier, avant de brûler de nouveau le drapeau russe, selon cette image tirée d’une vidéo YouTube.
Dans la région de Homs, dans le centre, le corps d’un jeune homme interpellé samedi dernier a été remis hier à ses parents, selon l’OSDH. Dans la ville même de Homs, un habitant du quartier Bab Sebaa a péri sous les balles des forces de sécurité qui ont perquisitionné sa maison, selon l’observatoire. Des forces armées sont de plus intervenues près de Houla après l’assassinat à l’aube par des inconnus de trois membres d’une milice fidèle au régime. En outre, « des renforts militaires et sécuritaires ont été dépêchés depuis (hier) matin dans la ville de Zabadani », à 50 km à l’ouest de Damas, théâtre de manifestations massives contre le régime et où l’armée était entrée mardi, selon des militants. Des dizaines de personnes y ont été interpellées. Selon l’opposition et la chaîne al-Arabiya, les forces de sécurité auraient fait au moins neuf morts hier. L’agence de presse officielle SANA a, quant à elle, annoncé l’assassinat à Hama d’un chauffeur de bus tombé dans une embuscade « tendue par un groupe terroriste armé », ainsi que la mort de cinq militaires et un agent de la sécurité, tués eux aussi « par les tirs de groupes terroristes armés », et qui ont été enterrés à Alep et Homs. Des manifestations nocturnes ont néanmoins eu lieu, notamment à Damas, Homs, Houla, Deraa, Hama, Alep et Jableh. Ces rassemblements sont les prémices des manifestations annoncées pour aujourd’hui à l’occasion de l’entrée de la contestation dans son sixième mois. « Six mois. Plus que jamais déterminés à (poursuivre) le soulèvement du 15 mars », ont écrit les militants sur leur page « Syrian Revolution 2011 », malgré la répression qui a fait, selon l’ONU, plus de 2 600 morts, en majorité des civils.
Parallèlement, la télévision publique syrienne a annoncé la tenue de réunions de dialogue national depuis dimanche dans tous les gouvernorats « pour élaborer un programme de travail visant à préserver la souveraineté nationale et respecter la liberté des citoyens et la primauté de la loi ».
La pression internationale s’est pourtant accentuée sur la Syrie, épinglée par ses pairs arabes alors que l’Union européenne envisage de renforcer ses sanctions sur Damas et pourrait interdire d’investir dans le secteur pétrolier, mais aussi d’alimenter la Banque centrale en billets. La Russie, alliée de Damas, a pour sa part prévenu hier, à travers Ilia Rogatchev, directeur du « département des nouvelles menaces » du ministère, que les « terroristes » risqueraient de s’imposer si le régime syrien tombait.
(Sources : agences et rédaction)