Geagea stigmatise la position officielle du Liban à l'égard de la crise syrienne

Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a vivement critiqué la position officielle du gouvernement libanais, et notamment du ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, à l'égard de la crise qui ébranle la Syrie, qualifiant cette position d'humiliante pour le Liban. M. Geagea a rejeté en outre la thèse selon laquelle un changement de régime en Syrie serait néfaste pour les chrétiens. "Si la présence et le rôle des chrétiens doivent être tributaires d'un régime dictatorial, cette présence n'aurait plus alors sa raison d'être", a déclaré M. Geagea, dans une interview diffusée lundi soir sur les ondes de la MTV.  

Commentant le comportement actuel du Hezbollah, M. Geagea a invité le parti chiite à adopter une position "courageuse" et à se transformer "dans un climat serein" en parti exclusivement politique, d'autant, a-t-il précisé, qu'un changement est intervenu au niveau des conditions qui ont permis au Hezbollah de prendre la dimenssion qu'il a acquise.

En ce qui concerne la situation du gouvernement, M. Geagea a déclaré: « Je ne crois pas que les parties présentes au sein du gouvernement envisagent réellement la chute du cabinet ». Interrogé sur le projet de loi du ministre de l’Energie et de l’Eau Gebran Bassil, présenté comme une proposition de loi par le député Michel Aoun, M. Geagea a déclaré : « Dans l’histoire du Parlement libanais personne n’a présenté une proposition de loi qui demande de dépenser 1,2 milliard de dollars, et tous les projets demandant de grands budgets ont été présentés au Parlement par le Conseil des ministres » en tant que projets de lois. « Le ministre Bassil devrait laisser les choses prendre leurs cours normal et ne plus appeler à une application rapide de son projet », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Geagea a affirmé que le chef du parti socialiste progressiste Walid Joumblatt est en train d’étudier les changements et développements en cours et qu’il est bien connu pour avoir des positions pragmatiques. En ce qui concerne le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), M. Geagea a affirmé que « si le gouvernement arrête de le financer, les conséquences au niveau international ne seront pas bonnes ». « Le Hezbollah choisira probablement de financer le TSL devant les conséquences qui pourraient découler du choix contraire », a-t-il ajouté.