Soudan : l'opposition veut se battre par la lutte armée et les manifestations

Le principal parti d'opposition au Soudan a promis samedi de se battre pour un changement de régime par la lutte armée et les manifestations de masse et a appelé à un soutien international, à la suite de violences dans l'Etat du Nil bleu. « Le coup porté (par Khartoum) au seul Etat du Soudan du Nord qui était capable de se déterminer par un processus électoral prouve qu'il n'est pas possible de faire un changement constitutionnel sous ce régime actuel », a affirmé Yasser Arman, secrétaire-général du SPLM (branche nord de l'ex-rébellion sudiste) dans un communiqué. « Rien d'autre n'est possible pour les Soudanais à part une combinaison de manifestations de masse et de lutte armée, de l'est de l'Etat du Nil bleu à l'ouest du Darfour ».

L'Etat d'urgence a été proclamé vendredi dans l'Etat soudanais du Nil Bleu, frontalier du Soudan du Sud qui a récemment obtenu son indépendance, à la suite d'affrontements entre l'armée et des forces loyales au gouverneur élu Malik Agar, proche des ex-rebelles sudistes, ont annoncé les médias officiels. Les affrontements se sont produits dans la nuit de jeudi à vendredi après un regroupement de troupes dans l'Etat du Nil Bleu, et alors que des combats font rage depuis trois mois dans l'Etat proche du Kordofan-Sud.

Yasser Arman affirme dans son communiqué que son mouvement et les trois principaux groupes rebelles du Darfour se sont réunis vendredi pour former un mouvement politico-militaire uni pour le changement. Il appelle aussi l'ONU à instaurer une zone d'exclusion aérienne au dessus des Etats du Darfour et du Nil bleu afin de stopper « le nettoyage ethnique » et lutter contre les attaques aériennes des forces de Khartoum. Il demande aussi aux garants de l'accord de paix de 2005 (USA, GB, Norvège) de réagir aux violations des droits humains, notamment le « déplacement forcé de centaines de milliers d'habitants du Sud Kordofan et du Nil Bleu ».