Après des concertations avec des opposants de l’intérieur et de l’extérieur, les noms proposés, pour former le Conseil, ont été choisis pour leur intégrité et leur passé de militant pour la liberté. Le Conseil de transition comprend donc 42 personnalités de l’intérieur et le reste de l’extérieur, selon le porte-parole du Conseil.
L’instance sera présidée par Burhan Ghalioun, professeur de sociologie politique installé en France depuis des années. Le Conseil comprend également trois vice-présidents : Riad Seif, Farouq Tayfour et Wajdi Moustapha.
Parmi les membres, on retrouve notamment : HaItham al-Maleh, Michel Kilo, Aref Dalila, Fayez Sara, Ghassan Najjar, Lou’aï Hussein, Georges Sabra, Daniel Soud, Riad Turk, Farouq Mardam Bey, le caricaturiste Ali Ferzat ainsi que cheikh Nawaf el-Bachir, actuellement détenu par le régime.
Toujours d’après al-Jazira, le mouvement des officiers libres a apporté son soutien au Conseil de transition.
Réunies depuis plusieurs jours à Istanbul, les figures de l’opposition avaient annoncé mardi dernier avoir mis sur pied un « Conseil national » destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas. « Nous avons besoin de deux semaines supplémentaires pour mettre en place la coordination avec l’opposition de l’intérieur. Tous les courants doivent être représentés », avait alors déclaré Adib Chichakli, dont le grand-père fut l’un des premiers présidents de la Syrie après la fin du mandat français en 1946.
Sur le plan diplomatique, à Damas, et lors d’une déclaration après l’entretien avec le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a affirmé que la position de son pays envers la Syrie restait « inchangée ». « L’émissaire a affirmé le soutien de son pays pour les réformes entamées par la Syrie dans les domaines politique et économique, et a exprimé l’espoir de voir se maintenir la sécurité et la stabilité du pays », a souligné l’agence SANA après l’entrevue entre MM. Bogdanov et Bachar el-Assad. Le diplomate russe a également insisté sur « l’importance du maintien de la coordination entre les deux pays dans tous les domaines ». Lors de cet entretien, le président Assad « a marqué son estime pour la position équilibrée de la Russie vis-à-vis des développements en Syrie », toujours selon SANA.
Pour leur part, les États-Unis ont assuré hier, réagissant à des prises de position de la Turquie et de la Ligue arabe, que le président syrien et son régime étaient « de plus en plus isolés ».
Sur le terrain, la situation reste cependant tendue, six personnes ayant été tuées hier. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a recensé cinq victimes de la répression à Sarmin, une localité situé près d’Idleb dans une opération de perquisition menée par les forces de sécurité et l’armée syrienne. Selon le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, 60 personnes ont en outre été blessées par des tirs lors de cette opération.
Un sixième homme a été abattu à Qara, près de Damas, par la sécurité syrienne qui perquisitionnait sa maison, selon un communiqué du Comité de coordination, qui anime la contestation en Syrie.
En outre, des chars, des véhicules de transport de troupes et des véhicules militaires ont pénétré le matin dans la localité de Hit, à deux kilomètres de la frontière nord du Liban, selon l’OSDH. Au moins 12 familles originaires de cette localité se sont réfugiées dans le nord du Liban, a affirmé leur chauffeur.
Une unité de blindés syriens a pris également position autour de Rastan, non loin de Homs, et a ouvert le feu sur la ville à la mitrailleuse lourde, après la défection de dizaines de soldats dans le secteur, ont rapporté des opposants et des habitants. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en Libye, opposants et habitants signalent une recrudescence des défections dans les rangs de l’armée ainsi qu’une mobilisation plus importante dans les manifestations en faveur d’un départ de Bachar el-Assad. Des désertions ont ainsi eu lieu dans à Deir ez-Zor, dans les environs de Homs, mais aussi dans les faubourgs de la capitale, Damas. Par dizaines, des militaires ont fait défection à Damas et rejoint la région rurale d’al-Ghouta, ont rapporté des habitants.
Ces interventions de l’armée et des forces de sécurité contredisent les propos tenus par Bachar al-Assad le 17 août quand il avait affirmé au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon que les opérations militaires contre les opposants « avaient cessé » dans son pays. Selon l’agence officielle SANA, le procureur général de Hama, Adnane Bacour, son chauffeur et son garde du corps ont été enlevés par sept hommes armés en dehors de la ville alors que Bacour se rendait à son travail.
Sur sa page Facebook, « Syrian Revolution 2011 » a appelé à manifester après la prière de l’Aïd el-Adha, aujourd’hui. Mais déjà hier dans la nuit, des rassemblements ont eu lieu à Douma, Idleb, Deraa, Homs, Talbissé, Hama, Deïr ez-Zor et dans le quartier d’al-Qadam à Damas.
(Source : rédaction et agences)
ERRATUM : " Cet humble bûcheron a su RESTER fier et digne dans l'épreuve et l'adversité ". Toutes mes excuses... Antoine GED
11 h 58, le 31 août 2011