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Enquête Hariri : le TSL rend public son acte d'accusation

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a rendu mercredi public l'acte d'accusation contre quatre membres du Hezbollah dans l'enquête sur l'assassinat en 2005 du dirigeant Rafic Hariri, estimant qu'il y avait suffisamment de preuves pour entamer un procès.

Le chef du puissant parti chiite libanais Hassan Nasrallah a réagi en soirée en affirmant que l'acte était une "grande injustice" et ne se basait sur "aucune preuve directe".

Ancien Premier ministre devenu opposé à l'hégémonie de la Syrie sur le Liban, Rafic Hariri a été tué dans un attentat à la camionnette piégée le 14 février 2005, aux côtés de 22 autres personnes, y compris l'auteur de l'attentat-suicide.

"Le juge de la mise en état a estimé que le procureur avait présenté des éléments de preuve suffisants, de prime abord, pour que soit engagée la phase du procès", a auparavant indiqué le tribunal.

Le TSL indique que les "charges portées à l'encontre des accusés reposent en grande partie sur des preuves circonstancielles, qui opèrent logiquement par inférence et déduction et sont souvent plus fiables que les preuves directes susceptibles d'être altérées par la perte de souvenirs de première main".

L'enquête a révélé l'existence de cinq réseaux téléphoniques "secrets" et "ouverts", dont notamment le "réseau rouge", utilisé par l'équipe d'exécution de l'assassinat et opérationnel jusqu'à deux minutes avant l'attentat.

Le chef du Hezbollah a affirmé que l'enquête n'était "ni transparente, ni scientifique" et que "la seule chose sur laquelle (elle) se basait est les communications téléphoniques et leurs coïncidences".

Le chef de l'opposition et ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, fils de Rafic Hariri, a appelé de son côté le Hezbollah à livrer les quatre inculpés.

Quant au Premier ministre Najib Mikati, dont le gouvernement est dominé par le camp du Hezbollah, il s'est contenté de dire que son cabinet restait "engagé" à respecter les décisions internationales.

L'acte d'accusation, déposé le 17 janvier et confirmé le 28 juin par le TSL, fournit des renseignements personnels sur les quatre hommes : Salim Ayyash, 47 ans, Moustafa Badreddine, 50 ans, Hussein Anaissi, 37 ans, et Assad Sabra, 34 ans.

On peut y lire notamment que MM. Badreddine et Ayash ont des liens de parenté avec Imad Moughniyeh, commandant militaire du Hezbollah assassiné en février 2008 à Damas, trois mois après le meurtre de M. Hariri.

M. Badreddine aurait "assuré la supervision générale" de l'attentat tandis que M. Ayyash aurait "coordonné l'équipe d'exécution de l'assassinat chargée de la commission matérielle" de l'attaque, observant et suivant avec "d'autres personnes" la progression du convoi de M. Hariri dans Beyrouth.

Quant à MM. Anaissi et Sabra, ils auraient notamment préparé une cassette vidéo contenant une fausse revendication de l'attentat.

MM. Ayyash et Badreddine sont poursuivis devant le TSL pour "complot", "commission d'un acte de terrorisme au moyen d'un engin explosif", "homicide intentionnel avec préméditation" et "tentative d'homicide intentionnel avec préméditation".

MM. Anaissi et Sabra sont également poursuivis pour "complot" et doivent répondre de "complicité" dans le cadre des autres chefs d'accusation retenus contre MM. Ayyash et Badreddine.

Le tribunal a précisé que la décision "n'implique aucunement que les individus concernés sont coupables", mais "établit seulement que suffisamment d'éléments sont réunis pour qu'ils soient jugés".

Le Hezbollah, qui accuse le TSL d'être un complot "israélo-américain" visant à le détruire, a exclu l'arrestation des quatre suspects, qui font l'objet de mandats d'arrêts délivrés le 30 juin, ainsi que de notices rouges d'Interpol.

Le TSL peut tenir des procès par défaut, en l'absence d'un accusé.
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a rendu mercredi public l'acte d'accusation contre quatre membres du Hezbollah dans l'enquête sur l'assassinat en 2005 du dirigeant Rafic Hariri, estimant qu'il y avait suffisamment de preuves pour entamer un procès.Le chef du puissant parti chiite libanais Hassan Nasrallah a réagi en soirée en affirmant que l'acte était une "grande injustice" et ne...