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Culture - Cimaises

Metsu, l’alter ego de Vermeer

Vermeer rôde dans les salles de la National Gallery of Art à Washington où se tient une exposition dédiée à son contemporain et presque son alter ego, Gabriel Metsu. Histoire de deux talents, nés dans le même environnement mais au destin et au pinceau pas tout à fait les mêmes.

Lui-même après un plongeon : le seul autoportrait nu de l’époque.

L’âge d’or de la peinture hollandaise est marqué par deux noms: Vermeer (la lumière) et Rembrandt (le dramatique clair-obscur). «Gabriel Metsu, lui, explique le responsable de l’exposition, est l’un des plus importants peintres du genre du milieu du XVIIe siècle, également réputé pour ses scènes religieuses, ses portraits et ses natures mortes.» Autant de facettes que le public découvre, actuellement, en 35 toiles. Né à Leiden en 1629, il avait tout du prodige. À 15 ans déjà, on le désignait comme peintre. À 19 ans, il faisait partie de la guilde des arts de sa ville. Ses premières œuvres sont audacieuses et de grandes dimensions, contrairement à celles travaillées par les autres artistes de Leiden. Quand il se fixe à Amsterdam, son pinceau n’échappe pas au tourbillon de la vie et à la prospérité régnante. Il se met au paysage urbain et signe notamment Le Marchand de légumes d’Amsterdam, Une vieille femme en train de cuire une crêpe et un enfant. Ses natures mortes sont à caractère culinaire: braises fumantes, harengs séchés, ustensiles de cuisine. À première vue, ces scènes semblent une fidèle description de la réalité, mais, souvent, elles sont chargées de symboliques. Ainsi, Une vieille femme prenant son repas évoque, par le biais des objets qui l’entourent et l’atmosphère de recueillement, l’acte de la communion.

Peindre les gens nantis...
De là, il passe à un autre univers, celui de la sophistication largement cultivée par ses contemporains, Gérard Ter Borch (1617-1681) et Johannes Vermeer (1654-1657). Comme eux, il commence à peindre d’une manière plus raffinée et à prendre comme modèle l’existence des gens bien nantis: intérieurs opulents, vaisselle scintillante, tapis précieux, élégance suprême, savants jeux de lumière. De cette époque, on retient Un homme écrivant une lettre et Une femme lisant une lettre. Il y avait dans sa manière de faire un sens de l’étrangeté que l’on ne retrouve pas chez ses contemporains et qu’il affiche dans un autoportrait le montrant en train de se rhabiller après un plongeon dans un canal. Il n’est ni un Actéon musclé ni un Adonis éthéré, mais un robuste personnage bien en chair, clamant sa réalité et aussi voulant se décharger de toute la matérialité minutieusement reproduite sur ses canevas. Ce serait là le seul autoportrait nu de
l’époque.
L’une des peintures exposées de Vermeer avait appartenu à la collection de Louis XVI. Et l’on dit qu’un marchand d’art avait essayé de faire passer un tableau de ses tableaux pour un Metsu. Mais la roue avait commencé à tourner vers le milieu du XIXe siècle et les projecteurs se sont tournés vers Vermeer. Aujourd’hui, en regardant une toile de Metsu, on ne peut que se référer au maître de Delft.
L’âge d’or de la peinture hollandaise est marqué par deux noms: Vermeer (la lumière) et Rembrandt (le dramatique clair-obscur). «Gabriel Metsu, lui, explique le responsable de l’exposition, est l’un des plus importants peintres du genre du milieu du XVIIe siècle, également réputé pour ses scènes religieuses, ses portraits et ses natures mortes.» Autant de facettes que...

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