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Moyen Orient et Monde - Conflit

Quelques ouvertures politiques après quatre mois de guerre en Libye

La Chine et la Russie sont invitées pour la première fois à participer au sommet du groupe de contact international vendredi à Istanbul.
La France a assuré hier qu’une solution politique commence à « prendre forme » en Libye, quatre mois après le début de l’intervention militaire, grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Pour la France, principale contributrice aux opérations militaires avec la Grande-Bretagne, il y a bien des contacts avec des représentants du pouvoir libyen, mais pas à ce stade de « véritable négociation ». Pour Baghdadi el-Mahmoudi, le Premier ministre de Kadhafi, des discussions pourraient avoir lieu et se tenir sans le dirigeant libyen. Il est le premier responsable du régime à envisager ouvertement une telle mise à l’écart, régulièrement rejetée par Seif el-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen.
En France, le Parlement a donné hier son autorisation à une poursuite de la guerre, décision regrettée par Tripoli. « Les conditions de la suspension des opérations militaires sont connues : un cessez-le-feu authentique et vérifiable ; la fin des exactions contre les populations civiles et le libre accès de l’aide humanitaire ; le retrait, enfin, du colonel Kadhafi du pouvoir », a énuméré le Premier ministre François Fillon. Le président américain Barack Obama a lui aussi insisté lundi sur l’exigence d’un départ de Kadhafi auprès du président russe Dmitri Medvedev, dont un représentant mène une médiation, selon la Maison-Blanche. Pour Paris, l’issue pourrait venir des Africains, qui ont longtemps été solidaires de Mouammar Kadhafi. « Aujourd’hui, le Premier ministre éthiopien (Meles Zenawi) que j’ai vu il y a deux jours, le président mauritanien (Mohammad Ould Abdel Aziz) – tous deux animent le panel de l’Union africaine sur la Libye – sont exactement sur cette ligne-là », c’est-à-dire un départ du pouvoir de Kadhafi, a assuré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Mais le Conseil national de transition (CNT), organe représentatif de la rébellion libyenne, a réaffirmé ses exigences et s’est inquiété de l’opposition exprimée à plusieurs reprises par Seif el-Islam Kadhafi à la mise à l’écart de son père, selon l’un des porte-parole des rebelles, Mahmoud Chammam. Il a assuré que c’est Béchir Saleh, un proche de Kadhafi, qui s’était rendu récemment en France pour proposer que le leader libyen soit placé en résidence surveillée en Libye sous protection internationale. La rébellion a rejeté ce scénario, car il n’avait pas été approuvé par Seif el-Islam, a-t-il précisé.
La question devrait être de nouveau évoquée vendredi à Istanbul, lors d’une nouvelle réunion du groupe de contact international sur la Libye. La Turquie a d’ailleurs invité la Chine et la Russie à participer à ce sommet, selon les affirmations du porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. C’est la première fois que ces deux pays sont invités à participer à ces sommets. Le groupe de contact international sur la Libye, créé à Londres le 29 mars, comprend tous les pays participant à la campagne de l’OTAN contre le régime de Mouammar Kadhafi. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a souligné la semaine dernière que la résolution des problèmes financiers de la rébellion libyenne serait au cœur de la réunion d’Istanbul. Au cours d’une visite à Ankara, le numéro deux du CNT libyen, Mahmoud Jibril, a pour sa part appelé la communauté internationale à mettre les fonds gelés du régime de Tripoli à la disposition de la rébellion.
La Suisse, quant à elle, va envoyer un diplomate à Benghazi, fief de la rébellion libyenne, pour y ouvrir une représentation, a indiqué hier le ministère helvétique des Affaires étrangères, précisant que le Conseil national de transition était l’« unique interlocuteur légitime ». Ce bureau sera installé dans les locaux ouverts mi-mars pour l’aide humanitaire. La Suisse, qui a entretenu des relations houleuses avec Mouammar Kadhafi, a fermé son ambassade à Tripoli le 27 février « par mesure de sécurité » près de deux semaines après le début du soulèvement populaire. La Suisse a été un des premiers pays à bloquer en février les avoirs détenus dans la Confédération par le colonel Kadhafi et son entourage contre lesquels elle a renforcé ses sanctions financières en mars.
Sur le terrain, et après quatre mois de bombardements des aviations de l’OTAN, les Occidentaux ont entamé le potentiel militaire de Mouammar Kadhafi. Mais celui-ci a réussi à se maintenir et il tient solidement ses principaux bastions, dont la capitale Tripoli. Selon un communiqué des insurgés diffusé hier, dix rebelles ont été tués et 22 blessés dans la nuit de lundi à mardi dans des bombardements des troupes loyalistes dans l’ouest du pays.
(Source : AFP)
La France a assuré hier qu’une solution politique commence à « prendre forme » en Libye, quatre mois après le début de l’intervention militaire, grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi. Pour la France, principale contributrice aux opérations militaires avec la Grande-Bretagne, il y a bien des...

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