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Culture - Signature

Beyrouth au parfum de passé

Diane Mehanna et Marielle Khayat signent leur premier ouvrage, « Losing Touch » (éd Tamyras), demain, jeudi, au 10 Impasse 384 (rue Pasteur) à partir de 17 heures. Une manière à elles de retenir dans des pages le Beyrouth qu’elles n’ont pas connu.

Diane Mehanna et Marielle Khayat lors de leurs balades dans Beyrouth.

«Connaissez-vous Sako, le cordonnier-physiothérapeute de Mar Mikhaël? Ou Dawlat, qui étale ses légumes sur les trottoirs de Basta? Et Michel, le blanchisseur de Geitaoui qui repasse encore avec des fers en fonte? Ces visages de Beyrouth sont là pour rappeler que l’âme de la ville se loge dans ces petits métiers, cette convivialité label libanais par excellence, ces gestes ancestraux encore perpétués et ces petites échoppes familières où l’on aime se retrouver.»
Pour prolonger ces images du passé dans un univers totalement modernisé et presque «anamorphique», et pour que ces histoires ne sombrent pas dans l’oubli, deux jeunes filles, accompagnées d’un étudiant en photographie de l’ALBA, sont allées à la découverte de leur ville. Cela a donné au bout d’un an et demi de balades dans la capitale un premier ouvrage baptisé Losing Touch.
Diane Mehanna (4e année d’architecture à l’ALBA) et Marielle Khayat (business et marketing, AUB, et travaillant en communication chez Léo Burnett) se sont amusées à capter, avec les photos de Paul Ghorra à l’appui, des instantanés d’un album de vie en voie de disparition. «Je vis en plein cœur de Beyrouth et observe tous les jours les destructions que subit la capitale, dit Diane Méhanna. Toutes ces transformations m’impressionnent et je me demande souvent à quoi ressemblera la ville dans quelques années.» Quant à Marielle Khayat, qui avoue être de nature sociable, elle dira: «Cet ouvrage m’est très cher car il m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes et de connaître leurs histoires.»

Pas à pas...
Tout a commencé par une volonté commune de mieux connaître le passé de notre capitale, de barrer la route à l’oubli et, enfin, de rendre hommage à ce savoir-faire si particulier.
Losing Touch, Beyrouth des petits métiers, est donc un livre de rencontres mais aussi un livre-témoin du Beyrouth d’antan.
«Ce sont nos grands-parents qui nous ont fourni le carnet d’adresses de ces artisans, disent les deux auteures. La suite s’est faite par du porte-à-porte et des rencontres totalement imprévues et surprenantes.»
Au total, cinquante portraits glanés au coin d’une rue ou d’une porte cochère, dont un vendeur de «kaaks», un «argenteur», un circonciseur, un «néoniste»... qui racontent leur métier, leur passion, leurs rêves et leurs souhaits. Ils vont évoquer dans ces chapitres qui leur sont consacrés leurs angoisses du lendemain et leurs désirs (châtrés) de transmettre leur savoir-faire.
Les trois jeunes gens, qui se disent émus après cette quête du passé, se sont promis de réitérer l’expérience par d’autres médiums. Ainsi, une plateforme Web sera créée pour tisser des liens entre les Libanais dans le monde et mettre en avant les initiatives artistiques et culturelles au Moyen-Orient – Losing Touch étant l’un des projets initiateurs de cette plateforme. Par ailleurs, les auteurs s’engagent à reverser la totalité de leurs revenus à l’AEP, Association d’entraide professionnelle, fondée en 1984 et qui a pour objectif de soutenir des personnes porteuses de petits projets productifs, ne pouvant bénéficier de financement d’une banque commerciale, en leur accordant des micro-crédits.
«Connaissez-vous Sako, le cordonnier-physiothérapeute de Mar Mikhaël? Ou Dawlat, qui étale ses légumes sur les trottoirs de Basta? Et Michel, le blanchisseur de Geitaoui qui repasse encore avec des fers en fonte? Ces visages de Beyrouth sont là pour rappeler que l’âme de la ville se loge dans ces petits métiers, cette convivialité label libanais par excellence, ces gestes ancestraux...

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