Egypte: deux journalistes vont être jugés après un article sur la torture

Le rédacteur en chef et une journaliste d'un hebdomadaire égyptien vont être jugés après la publication d'un article sur la torture contenant des propos attribués à un responsable de l'armée, a indiqué dimanche une source militaire.
Adel Hammouda et Racha Azab, de l'hebdomadaire indépendant Al-Fagr, ont été entendus par le Parquet dimanche et comparaîtront devant un tribunal militaire à une date qui n'a pas encore été précisée, selon cette source.
Mme Azab avait indiqué à l'AFP samedi que son article contenait des témoignages de personnes affirmant avoir été torturées par des militaires ainsi que des déclarations d'un responsable de l'armée.
Selon la source militaire, ce responsable a nié les informations publiées, les qualifiant d'"infondées".
La journaliste risque la prison, son rédacteur en chef une amende.
Plusieurs journalistes ont été interrogés par l'armée récemment sur leur couverture d'informations liées à l'armée, ce qui a valu aux militaires d'être accusés de censure et de harcèlement de la presse par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York.
L'armée est au pouvoir depuis le départ sous la pression populaire du président Hosni Moubarak le 11 février.
Dimanche, l'Organisation égyptienne des droits de l'Homme a dénoncé ces pratiques qu'elle a qualifiées de "nouvelle violation de la liberté d'opinion et d'expression".
"Elles sont aussi une violation des réalisations de la révolution du 25 janvier", ajoute l'ONG, en appelant l'armée à cesser de déférer des civils devant des tribunaux militaires et de convoquer des journalistes.