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Liban - Initiative

Tous de concert pour la sécurité routière

Le 25 juin, l’association Roads for Life organise un concert humanitaire à Zouk Mikaël. Son but ? Financer un programme de formation des professionnels de la santé aux premiers secours, mais aussi rendre hommage au jeune Talal, tué par un chauffard l’an dernier.

Le jeune Talal.

« Il faut que les gens comprennent une bonne fois pour toutes que la voiture est une arme d’une violence rare quand on ne sait pas conduire avec mesure. » Poser ses yeux dans ceux de Zeina Kassem suffit à percevoir l’intensité du combat que mène cette femme contre l’insécurité sur les routes du Liban. La parole, parfois, ne transmet pas autant d’émotions qu’un regard. Le sien porte la conviction, et conte une histoire douloureuse. En octobre dernier, son fils Talal a perdu la vie après avoir été percuté par un chauffard. En mémoire de son fils et pour les centaines de familles qui souffrent de la perte d’un proche sur les routes chaque année, elle a décidé de fonder une association, Roads for Life, the Talal Kassem Fund for Post Accident Care. « Ce que nous vivons est difficile. Si nous faisons cela, c’est également pour que notre action puisse aider d’autres familles », explique-t-elle, visiblement émue de raconter son histoire à nouveau.

« Un véritable message d’espoir »
Le but de cette association ? Soutenir et financer le programme ATLS (Advanced Trauma Life Support), une « formation du corps médical au protocole de conduite standardisé à suivre dans les salles des urgences des hôpitaux ». Cinquante-quatre pays ont déjà bénéficié de ce programme à ce jour et près d’un million de médecins ont suivi la formation dans le monde. « Prendre en charge les accidentés graves lors des premières heures suivant l’accident, c’est augmenter leurs chances de survie, précise-t-elle. Les premières soixante minutes sont cruciales, c’est ce qu’on appelle la golden hour of trauma, en anglais. » Les séances de formation auront lieu à la faculté des sciences médicales de l’AUB.
« Nous avons fait attention à bien répartir le coût sur toutes les régions, dans tout le pays », explique celle qui est à l’origine de la démarche. Les médecins qui auront assisté aux cours repartiront avec un diplôme de l’American College of Surgeons de Chicago. À terme, les infirmières, les secouristes et des volontaires de la Croix-Rouge pourraient bénéficier d’une formation parallèle. Dans les pays bénéficiant de ce programme, « le taux de mortalité a fortement baissé », d’après les derniers bilans. Des médecins libanais vont participer à la formation prochainement, en octobre. Juste avant le 19, plus précisément, soit un an jour pour jour après le décès de son fils. Pour Zeina Kassem, « c’est un véritable message d’espoir ».

Concert hommage à Zouk Mikaël
Si l’association a besoin de beaucoup de fonds, c’est que la formation est très onéreuse : « Les participants s’entraînent sur des mannequins plus vrais que nature, qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun. » Chaque cours accueille entre seize et vingt médecins. Ainsi, afin de financer le programme, l’association Roads for Life organise un concert hommage, le 25 juin, à l’amphithéâtre romain de Zouk Mikaël. L’Algerino et Faudel ont répondu présent. La veille du « meurtre », terme qu’utilise Zeina Kassem pour évoquer le drame, Talal avait envoyé un message d’amour à sa mère, extrait de la chanson Trinité du chanteur marseillais L’Algerino. « C’est tout ce qu’un adolescent a du mal à dire à sa mère », précise-t-elle, émue. Touché par son histoire, l’artiste a immédiatement accepté de prendre part à l’événement du 25 juin.
Ce concert est ainsi un hommage à Talal et un au revoir à ses amis d’école « qui se sont beaucoup mobilisés ces derniers mois », déclare une Zeina Kassem reconnaissante. La soirée sera également l’occasion de sensibiliser les jeunes présents aux dangers de la route, « afin de donner un sens à notre perte, en quelque sorte. Il faut absolument dépasser les clivages traditionnels et se réunir autour de principes qui nous unissent tous », ajoute-t-elle dans un souffle, comme un chant d’espoir. Son souhait ? Que les jeunes revoient leur comportement au volant après les fêtes, ou après des journées très chargées. « Pendant la guerre, lorsque les bombes pleuvaient, on trouvait souvent un abri. Sur la route, il n’y a pas d’autre abri que la conscience, le sens du civisme et de la responsabilité. Cela passe par une nouvelle réglementation en matière de code de la route, toujours dans les cartons de la commission parlementaire. La loi doit être une protection », conclut-elle. 2 500 personnes sont attendues pour le concert, dont les billets sont en vente chez Virgin.
« Il faut que les gens comprennent une bonne fois pour toutes que la voiture est une arme d’une violence rare quand on ne sait pas conduire avec mesure. » Poser ses yeux dans ceux de Zeina Kassem suffit à percevoir l’intensité du combat que mène cette femme contre l’insécurité sur les routes du Liban. La parole, parfois, ne transmet pas autant d’émotions qu’un...

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