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Culture

Trois questions à Toufic Farroukh

« Beyrouth Cinéma », le dernier enregistrement de Toufic Farroukh.

Le compositeur libanais est de retour après Tootya, opus paru en 2007, avec Cinéma Beyrouth. Quelques heures avant le premier de ses deux concerts à Beyrouth, il se raconte en trois questions à travers ce dernier disque...

Que souhaitez-vous transmettre avec ce nouvel album?
Plus prosaïquement, je cherche à distiller une forme musicale, une mélodie, une façon de jouer. Tout m'est prétexte à exprimer ce que j'ai envie d'exprimer. C'est le public qui donne un sens à la musique, la rend multiple; car chacun la ressent avec sa sensibilité particulière selon le jour, l'endroit, l'atmosphère du lieu. Il y a rien de délibéré... L'essentiel, c'est que les morceaux aient une âme et du ressenti.
Cinéma Beyrouth, c'est d'abord l'architecture de l'orchestre, l'imbrication des timbres et la subtilité des coloris, l'écriture riche qui ne contredit pas une certaine sobriété, la texture polyphonique et la fluidité des lignes, des mélodies et de la masse orchestrale, une élégance teintée d'une pointe de nostalgie... C'est de l'ordre du sensuel, du jouissif. Cela véhicule beaucoup d'émotions, fait appel à des choses très profondes... comme la joie et la tristesse. Bien entendu, je parle d'une certaine Beyrouth qui n'existe plus que dans notre mémoire!

Quels musiciens avez-vous découverts qui vous accompagnent sur cet album?
Concernant le choix de musiciens (Leandro Aconcha au piano acoustique et coarrangement, Nicolas Giraud à la trompette, excepté sur les morceaux 7 et 9, Daniel Zimmermann au trombone, Didier Havet au tuba et Luc Isenmann à la batterie), c'est un équilibre à réussir, mais le fait de choisir déjà c'est un privilège! Quand on écoute un album, la nature de l'instrument induit un certain nombre de références et indique l'état d'esprit du compositeur... J'essaie donc de faire se rencontrer les musiciens dans le cadre d'un «scénario» où chacun, au final, conserve sa nature, autant que possible.
D'autre part, le travail d'arrangeur est mal compris: on croit souvent qu'il se réduit à prendre une mélodie et à y mettre quelques accords et voix supplémentaires. Or l'arrangement correspond à un véritable travail de composition. Il consiste à prendre des éléments simples pour en faire une véritable histoire, la sienne... La participation de Leandro Aconcha comme pianiste et coarrangeur a été fondamentale, mais la participation de tous les artistes-interprètes sur cet album m'honore et me rend heureux.

Comment définiriez-vous votre univers musical?
Dans mes propres albums, il s'agit de penser, mais ni de manière académique ni en termes de climat. C'est une pensée qui doit être en mouvement perpétuel, comme une danse... Il faut être en éveil pour coller à l'instant (ou non) et le faire évoluer vers un développement intéressant. Bref, quand je compose, mon but artistique est la création d'émotions, intellectuelles et physiques, mais je ne dicte pas aux gens ce qu'ils doivent ressentir.
Le compositeur libanais est de retour après Tootya, opus paru en 2007, avec Cinéma Beyrouth. Quelques heures avant le premier de ses deux concerts à Beyrouth, il se raconte en trois questions à travers ce dernier disque...Que souhaitez-vous transmettre avec ce nouvel album? Plus prosaïquement, je cherche à distiller une forme musicale, une mélodie, une façon de jouer. Tout...

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