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Moyen Orient et Monde - Iran

Le principal conseiller d’Ahmadinejad accusé « d’envoûter » le président

Esfandiar Rahim Machaie est présenté comme le chef d'un courant « déviationniste ».
Mahmoud Ahmadinejad a été « envoûté » par son directeur de cabinet, a affirmé l'ayatollah ultraconservateur Mohammad Taqi Mesbah Yazdi, longtemps présenté comme le mentor du président, cité par la presse. « J'ai dit à des amis proches qu'à 90 % il a été envoûté. Cette situation est totalement anormale », a déclaré le religieux en référence à la crise actuelle entre la présidence et la ligne conservatrice dure du régime se réclamant du guide suprême Ali Khamenei. Le président « a dix amis, en met neuf de côté, et justifie tout ce que fait le dixième », a-t-il déploré dans une allusion à Esfandiar Rahim Machaie, éminence grise de M. Ahmadinejad avec lequel il a également des liens familiaux. « Je ne sais pas s'il s'agit d'hypnotisme, d'envoûtement, de relations avec des yogis (...) », a-t-il ajouté en estimant que M. Machaie « tient (le président) dans sa main ».
M. Machaie a été ces dernières semaines la cible d'une violente offensive du courant religieux le plus conservateur du régime, qui le juge depuis longtemps trop libéral, trop nationaliste et trop influent auprès de M. Ahmadinejad. Il a été rendu responsable de la tentative de limogeage du ministre du Renseignement Heydar Moslehi par le président à la mi-avril, à laquelle le guide a mis son veto. Cette affaire a déclenché une crise inédite à la tête du pouvoir iranien, M. Ahmadinejad marquant son mécontentement en se retirant de la vie publique pendant dix jours. M. Machaie est désormais accusé de diriger un courant « déviationniste » visant à saper les institutions de la République islamique par les ultraconservateurs qui réclament son limogeage avec insistance, sans succès jusqu'à présent car M. Ahmadinejad a toujours farouchement défendu son conseiller.
Dans ce contexte, certains milieux ultraconservateurs ont commencé à évoquer à mots couverts et de façon vague, ces dernières semaines, l'existence de pratiques occultes dans l'entourage de M. Machaie. La justice - dominée par la ligne dure du régime - a annoncé début mai l'arrestation de deux « sorciers » dont certains sites ultraconservateurs ont laissé entendre qu'ils seraient liés au conseiller du président. Les rumeurs ont pris une telle ampleur que M. Ahmadinejad a dû les démentir lui-même publiquement.
Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi, a enfoncé le clou hier dans la presse. « Certains évoquent les sorciers et les djinns et ce genre de chose en établissant un lien avec le gouvernement. Mais peut-on diriger un pays avec les djinns et les sorciers ? Est-ce qu'avec la sorcellerie on peut appliquer le plan de suppression des subventions ? Est-ce qu'en disant la bonne aventure on peut envoyer des satellites dans l'espace ? » a-t-il demandé en dénonçant une cabale contre la présidence. Un autre vice-président, Hamid Baghaie, est lui aussi monté au créneau pour défendre samedi M. Machaie contre les accusations de déviationnisme qualifiées de « calomnies ».
Un influent religieux conservateur, l'ayatollah Ahmad Jannati, a toutefois averti vendredi le président qu'il ne parviendrait pas à protéger éternellement son conseiller.
(Source : AFP)
Mahmoud Ahmadinejad a été « envoûté » par son directeur de cabinet, a affirmé l'ayatollah ultraconservateur Mohammad Taqi Mesbah Yazdi, longtemps présenté comme le mentor du président, cité par la presse. « J'ai dit à des amis proches qu'à 90 % il a été envoûté. Cette situation est totalement anormale », a déclaré le religieux en référence à la crise...

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