Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Cuba

Festival du cigare de La Havane : vers la fin du gros calibre ?

Les producteurs des « puros » se tournent vers l'Asie, et tout particulièrement la Chine, et lancent des cigares petit format...

Une plantation de feuilles de cigare dans la province de Pinar del Rio, à l’ouest de Cuba. Enrique De La Osa/Reuters

Robert ne fumera pas le cigare qu'il s'efforce de rouler. Qu'importe, ce quinquagénaire pansu est venu spécialement du Canada pour apprendre à rouler un « puro » au Festival du cigare de La Havane, et l'aspect un peu dépenaillé de « son » havane n'entame pas son enthousiasme. « Je fume le cigare depuis plus de quinze ans, et c'est un vieux rêve que je réalise », explique ce Canadien barbu qui participe avec quelque 200 autres passionnés au cours de roulage de cigare dispensé dans le cadre du festival.
Arborant un tablier noir tout neuf, chacun a ses feuilles de tabac, sa planche de bois et son petit rasoir à lame ronde que les « torcedores » professionnels manient avec tant de dextérité pour couper les brins de tabac qui décoiffent leurs « puros ».
Peu parviendront au résultat désiré. Les autres trouveront vite de quoi se consoler dans cette grande fête du cigare organisée par Habanos SA, l'entreprise cubano-espagnole qui détient le monopole de la commercialisation des havanes et 72 % du marché mondial du cigare.
Numéro un archidominateur, Habanos n'en est pas moins en permanence à la conquête de nouveaux marchés. L'Europe est-elle frappée de lois antitabac ? La multinationale du « puro » se tourne vers l'Asie, et tout particulièrement la Chine, et lance des cigares petit format, plus faciles et plus rapides à fumer que les gros havanes qui ont fait la gloire des producteurs de cinéma d'Hollywood. « Les amateurs n'ont souvent que vingt minutes de pause à la terrasse d'un café pour fumer leur cigare », explique Gonzalo de Navarrete, vice-directeur marketing d'Habanos. « Et les petits cigares sont plus faciles à aborder pour celui ou celle qui aimerait bien essayer mais n'ose se lancer dans le gros calibre », ajoute ce jeune Espagnol en présentant le Partagas série D n°5 et le H. Upmann Half Corona, bien râblés dans leurs 11 et 9 centimètres de long, pour un diamètre à peine inférieur à 2 cm.
Mais Habanos, fort de ses 27 marques de havanes, ne peut se contenter de présenter des petits formats. Cette année, Partagas, la 3e grande marque d'Habanos, lance un série E n°2 de 14 cm de long dans sa collection de « cepo » (diamètre) maximum de 54 (21,43 mm).
La grande star de ce 13e Festival du cigare de La Havane restera toutefois le Gran Reserva, de la prestigieuse marque Montecristo. Production numérotée de 5 000 boîtes de 15 unités chacune. Prix non précisé, mais qui devrait approcher le record d'environ 35 euros l'unité détenu par le Cohiba Behike, lancé en 2010.
À ce jour, seul Cohiba - le cigare favori de Fidel Castro avant qu'il cesse de fumer en 1986 - présentait un Gran Reserva confectionné avec les plus fines feuilles de tabac de la région de Vuelta Abajo, la Mecque du tabac cubain, vieillies durant cinq ans.
Toutes ces nouveautés sont destinées à se lancer à l'assaut des nouveaux marchés du cigare, surtout asiatiques. Car après deux années de léger repli, les ventes de havanes ont repris en 2010 (+2 % par rapport à 2009, à 368 millions de dollars), notamment grâce au marché chinois. Les ventes en Chine ont doublé en deux ans et représentent 8 % du chiffre d'affaires d'Habanos. La Chine a désormais ravi à l'Allemagne la troisième place du marché d'Habanos, qui reste dominé par l'Espagne et la France.
Malgré les lois antitabac, l'Europe représente encore 55 % des ventes de cigares cubains, avec en 2010 une mention particulière à la France, où les ventes se sont redressées par rapport à ses voisins européens. « Malgré la crise et le contexte antitabac, la France reste le pays du savoir-vivre », se félicite Gonzalo Navarrete.

 

© AFP

Robert ne fumera pas le cigare qu'il s'efforce de rouler. Qu'importe, ce quinquagénaire pansu est venu spécialement du Canada pour apprendre à rouler un « puro » au Festival du cigare de La Havane, et l'aspect un peu dépenaillé de « son » havane n'entame pas son enthousiasme. « Je fume le cigare depuis plus de quinze ans, et c'est un vieux rêve que je réalise »,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut