"Difficile d'imaginer une transition pacifique avec Moubarak au pouvoir" (ICG)

Il est "de plus en plus difficile d'imaginer une transition pacifique en Egypte tant que le président Hosni Moubarak restera au pouvoir", estime jeudi l'influent groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).
"Nombreux sont ceux qui, en Egypte, soutiennent le président et, inquiets du chaos que son retrait précipité pourrait provoquer, seraient satisfaits de le voir rester jusqu'à la fin de son terme", indique dans un communiqué ICG, spécialisé dans la prévention et la résolution des conflits.
"Les autorités n'ont pour l'instant pas laissé entendre qu'elles étaient prêtes à des concessions sur ce point (...) Dans le même temps, l'opposition refuse d'entamer des négociations avant le départ du président et la fin des violences à leur encontre".
"Compte tenu de cela, il est donc de plus en plus difficile d'imaginer une transition pacifique en Egypte tant que le président Hosni Moubarak restera au pouvoir", estime ICG.
"Il n'y a pas de plus grande priorité que la fin des violences. Il faut éviter de glisser vers davantage de chaos", poursuit le communiqué.
Assurant que "l'armée avait laissé faire" lors des attaques violentes de partisans du président Moubarak contre les manifestants, le thinktank estime qu'elle "est peut-être la dernière institution égyptienne à disposer d'une grande légitimité dans le pays. Elle est donc susceptible de jouer un rôle primordial pour une transition stable".
"Ni l'armée ni le pays ne peuvent se permettre de voir la légitimité de l'armée ternie. Les autorités égyptiennes devraient donner l'ordre à toutes les forces de sécurité, y compris l'armée, d'agir conformément à leur responsabilité dans le maintien de l'ordre, y compris en protégeant les droits légitimes des citoyens à manifester pacifiquement", conclut ICG.