"Le contenu des déclarations rapportées et la façon dont elles ont été faites soulèvent bien des questions", a déclaré une porte-parole.
L'Iranienne, emprisonnée depuis 2006 pour le meurtre de son mari et qui risque la peine de mort pour adultères, a été présentée samedi à la presse devant laquelle elle a affirmé vouloir porter plainte contre plusieurs personnes, dont deux journalistes allemands venus interviewer son fils et emprisonnés depuis en Iran.
Elle a affirmé vouloir également poursuivre Me Mohammad Mostafaie, son ancien avocat, Mina Ahadi, qui dirige le Comité international antilapidation, à Cologne.
"Malheureusement, il n'est pas rare que les gens en Iran soient contraints à faire des déclarations", indique-t-on à Berlin de source diplomatique.
Un haut responsable de la justice iranienne, Malek Ajdar Sharifi a indiqué que la peine de mort par lapidation prononcée à l'encontre de Mme Mohammadi-Ashtiani pourrait être annulée.
Par ailleurs, 100 personnalités allemandes, dont plusieurs ministres, des dirigeants d'entreprise et des sportifs, ont appelé dimanche à la libération des deux journalistes allemands détenus depuis octobre en Iran.
L'appel a été publié par le Bild am Sonntag qui avait dépêché les deux journalistes en Iran où ils ont été arrêtés alors qu'ils interviewaient le fils et l'avocat de Mme. Mohammadi-Ashtiani.
Téhéran reproche aux deux Allemands d'être entrés en Iran en tant que touristes et non en tant que journalistes.
Bild am Sonntag a jugé "étonnante" une éventuelle plainte contre ses journalistes. "Nous trouvons étonnant qu'une femme qui a été condamnée à mort en Iran puisse quitter quelques heures sa prison pour annoncer devant des médias occidentaux qu'elle veut porter plainte contre des journalistes qui couvrent cette affaire", avait déclaré samedi à l'AFP le rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire, Michael Backhaus.
"Je pense qu'elle est soumise à une énorme pression par le régime islamique et qu'elle a dit ça sous la pression", a affirmé pour sa part Mina Ahadi, dont le comité de soutien est à Cologne. Mais, "je me réjouis de voir que nos activités contre la lapidation" gênent autant le régime.
En France, le philosophe Bernard-Henri Lévy estime que la conférence de presse de Mme Mohammadi-Ashtiania relève de la "mise en scène".
"Obtenir d'elle qu'elle désavoue ses propres avocats et envisage de les poursuivre en justice (...) voilà qui est du grand art en même temps qu'une manifestation de cynisme tout à fait extraordinaire" des autorités iraniennes.
Les plus commentés
Un milliard d'euros pour aider le Liban ou pour... « acheter son silence » ?
Mikati : Le don de l'UE n'est pas une condition pour que les réfugiés syriens restent au Liban
Macron reçoit Joumblatt : la France « pleinement engagée » dans une désescalade au Liban-Sud