Parmi les personnes arrêtées figurent au moins quatre journalistes, a précisé de son côté l'Association des journalistes biélorusses. Vingt-cinq journalistes avaient été interpellés dimanche lors de la manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de personnes devant le siège du gouvernement à Minsk et a été violemment réprimée. Sept des neuf candidats d'opposition à la présidentielle avaient également été interpellés dimanche. Deux d'entre eux ont été relâchés lundi soir et placés sous contrôle judiciaire.
La haut-commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme, Navi Pillay, et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont appelé à une libération « immédiate » des opposants et des journalistes arrêtés. De leur côté, trois influents sénateurs américains - le républicain John McCain, l'indépendant Joe Lieberman et le démocrate John Kerry - ont condamné le gouvernement biélorusse pour « violations des droits de l'homme », en prévenant que Washington et ses alliés allaient adopter une attitude « plus dure » vis-à-vis du Belarus.
Hier également, le ministre biélorusse de la Justice, Viktor Golovanov, a menacé d'interdire les partis d'opposition dont l'implication serait prouvée dans les « troubles ».
Sous le coup de la fermeté du régime le plus autoritaire du continent, l'opposition biélorusse est en outre divisée. Ainsi, Iaroslav Romantchouk, un candidat d'opposition resté à l'écart des événements de dimanche, a accusé les protestataires de « provocation ». Des manifestants ont tenté dimanche de forcer l'entrée du bâtiment gouvernemental, un argument utilisé par les autorités pour justifier la dispersion violente de cette manifestation qui dénonçait des fraudes massives au profit de M. Loukachenko. Des dissensions internes sont apparues au sein même du Parti citoyen uni de M. Romantchouk, après une entrevue lundi entre ce dernier et Alexandre Loukachenko. Alexandre Milinkevitch, un leader de l'opposition biélorusse qui avait renoncé à se présenter à la présidentielle faute d'entente sur une candidature unique, s'est lui aussi désolidarisé d'une « provocation » qui, selon lui, va affaiblir l'opposition prooccidentale.
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