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Moyen Orient et Monde - Belarus

Minsk met 600 opposants aux arrêts et menace d’interdire les partis

L'opposition est profondément divisée.

Des proches des opposants arrêtés attendent devant la prison de Minsk pour rendre visite à leurs parents détenus.Viktor Drachev/AFP

Les tribunaux du Belarus ont infligé hier jusqu'à 15 jours de détention à près de 600 opposants, deux jours après la répression des protestations lors de la présidentielle dimanche. « Les décisions judiciaires ont été prises à l'encontre de plus de 580 personnes qui ont participé à l'action de l'opposition à Minsk. Dans l'ensemble, ce sont des peines allant de 5 à 15 jours de prison », a indiqué un haut responsable de la police, le général Farmagueï. Les personnes arrêtées risquent en outre jusqu'à 15 ans d'emprisonnement si leur participation à des « troubles massifs à l'ordre public » est prouvée, a pour sa part indiqué un porte-parole de la police de Minsk.
Parmi les personnes arrêtées figurent au moins quatre journalistes, a précisé de son côté l'Association des journalistes biélorusses. Vingt-cinq journalistes avaient été interpellés dimanche lors de la manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de personnes devant le siège du gouvernement à Minsk et a été violemment réprimée. Sept des neuf candidats d'opposition à la présidentielle avaient également été interpellés dimanche. Deux d'entre eux ont été relâchés lundi soir et placés sous contrôle judiciaire.
La haut-commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme, Navi Pillay, et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont appelé à une libération « immédiate » des opposants et des journalistes arrêtés. De leur côté, trois influents sénateurs américains - le républicain John McCain, l'indépendant Joe Lieberman et le démocrate John Kerry - ont condamné le gouvernement biélorusse pour « violations des droits de l'homme », en prévenant que Washington et ses alliés allaient adopter une attitude « plus dure » vis-à-vis du Belarus.
Hier également, le ministre biélorusse de la Justice, Viktor Golovanov, a menacé d'interdire les partis d'opposition dont l'implication serait prouvée dans les « troubles ».
Sous le coup de la fermeté du régime le plus autoritaire du continent, l'opposition biélorusse est en outre divisée. Ainsi, Iaroslav Romantchouk, un candidat d'opposition resté à l'écart des événements de dimanche, a accusé les protestataires de « provocation ». Des manifestants ont tenté dimanche de forcer l'entrée du bâtiment gouvernemental, un argument utilisé par les autorités pour justifier la dispersion violente de cette manifestation qui dénonçait des fraudes massives au profit de M. Loukachenko. Des dissensions internes sont apparues au sein même du Parti citoyen uni de M. Romantchouk, après une entrevue lundi entre ce dernier et Alexandre Loukachenko. Alexandre Milinkevitch, un leader de l'opposition biélorusse qui avait renoncé à se présenter à la présidentielle faute d'entente sur une candidature unique, s'est lui aussi désolidarisé d'une « provocation » qui, selon lui, va affaiblir l'opposition prooccidentale.
Les tribunaux du Belarus ont infligé hier jusqu'à 15 jours de détention à près de 600 opposants, deux jours après la répression des protestations lors de la présidentielle dimanche. « Les décisions judiciaires ont été prises à l'encontre de plus de 580 personnes qui ont participé à l'action de l'opposition à Minsk. Dans l'ensemble, ce sont des peines allant de 5 à 15 jours de...

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