Le massacre de Vukovar a été l'épisode le plus sanglant de la guerre de 1991-1995. Quelque 200 civils et prisonniers de guerre croates, qui s'étaient réfugiés dans l'hôpital local, ont été tués par les forces serbes suite à la prise de la ville en novembre 1991 après un siège de trois mois. Quelque 22 000 non-Serbes ont été expulsés. Deux anciens responsables de l'Armée populaire yougoslave (JNA) ont été condamnés par le Tribunal pénal international (TPI) pour ce drame.
Belgrade « souhaite des relations de bon voisinage », a dit M. Tadic, ajoutant : « En nous recueillant devant les victimes, nous pensons à l'avenir (...) en reconnaissant le crime, en s'excusant, et en présentant nos regrets nous ouvrons la possibilité d'un pardon et d'une réconciliation. » M. Josipovic a estimé que sa venue en compagnie du président serbe à Ovcara montrait « qu'une politique différente, de paix et d'amitié est possible » et a souhaité que le destin des personnes portées disparues soit élucidé. Plus de mille personnes sont toujours portées disparues côté croate pendant la guerre, dont plus de 460 sont des habitants de Vukovar et de ses environs. Le conflit a fait au total quelque 20 000 morts. M. Tadic devait rencontrer à Vukovar les familles de Croates toujours portés disparus et, selon les médias, remettre des documents qui pourraient aider à déterminer ce qu'il est advenu de ces disparus. M. Tadic devait également s'entretenir avec la Première ministre croate, Jadranka Kosor, et rencontrer des représentants de la communauté serbe.
La visite de M. Tadic, qui devrait être suivie par une visite officielle à Zagreb au cours du mois, est un nouveau signe de l'amélioration des relations entre la Croatie et la Serbie sous l'impulsion des deux présidents. Mais, elle a également donné lieu à une certaine controverse en Croatie où un parti de droite a appelé les citoyens de Vukovar à protester contre cette visite et à se rassembler sur les bords des routes d'Ovcara. Une cinquantaine de personnes ont répondu à cet appel et ont manifesté dans les rues de Vukovar sur le trajet menant à Ovcara.
À Ovcara, une quarantaine de femmes en noir, dont des proches ont été tués ou sont toujours portés disparus, priaient et tenaient des bougies allumées. « Je considère la venue du président Tadic comme un acte de violence, car nous cherchons toujours à savoir ce qui s'est passé avec nos proches (...). Le seul moyen pour moi de continuer c'est de savoir la vérité », a dit l'une d'elles.
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