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Économie - Changes

La faiblesse du dollar arrange les USA sur tous les tableaux

La dévaluation de la monnaie américaine pourrait raviver une reprise économique grâce à l'exportation.

La faiblesse actuelle du billet vert est liée en grande partie à la politique monétaire de la Fed.

Grâce à la faiblesse du dollar, les États-Unis ont le beurre et l'argent du beurre : un dopage potentiel de la croissance et un catalyseur d'inflation bienvenu.
En théorie, quand la monnaie d'un pays est faible, cela favorise les exportateurs nationaux en procurant à leurs produits un avantage comparatif en terme de prix à l'étranger.
Alors que la demande intérieure américaine est faible et prévue pour le rester un certain temps, la dévaluation récente du dollar pourrait raviver, par le canal des exportations, une reprise économique qui fonctionne au ralenti.
La compétitivité du taux de change a son revers : elle apporte généralement de l'inflation dans le pays dont la monnaie est faible car elle renchérit les importations.
Vu la conjoncture aux États-Unis, cette tare se transforme en avantage car l'inflation est jugée globalement trop basse par les dirigeants de la Banque centrale (Fed), qui veulent à tout prix éviter une déflation, c'est-à-dire une baisse généralisée des prix et des salaires, catastrophe dont il est très difficile de s'extirper.
L'inflation induite par la faiblesse du dollar « atténue les pressions déflationnistes sur les producteurs nationaux. Clairement, l'objectif [de la] Fed est de relancer les anticipations inflationnistes », écrivaient jeudi les analystes d'Aurel ETC Pollack dans une note intitulée « Un dollar faible sans conséquence ? »
La faiblesse actuelle du billet vert est liée en grande partie à la politique monétaire de la Fed, qui affiche sa détermination à maintenir longtemps les taux américains à court terme au plancher et parle de prendre des mesures supplémentaires pour faire baisser encore des taux longs déjà bien bas.
Si l'on ajoute à cela la faiblesse de la reprise, les États-Unis perdent de leur attrait pour les investisseurs, qui vont chercher des rendements plus élevés dans d'autres pays, ce qui concourt à faire baisser le dollar.
Dans le jargon des économistes, les mesures auxquelles réfléchit la Fed portent le nom d'« assouplissement quantitatif ».
La probabilité de voir la Réserve fédérale s'y livrer est montée d'un cran vendredi lorsque que son président, Ben Bernanke, a jugé la croissance économique et l'inflation dangereusement insuffisantes.
Le billet vert évolue depuis le début du mois à ses niveaux les plus faibles depuis janvier par rapport à un panier de grandes monnaies étrangères. Les propos de M. Bernanke ont accentué sa glissade.
Pour les analystes de Morgan Stanley, « la conséquence involontaire ou tacite, mais en rien fâcheuse, d'un assouplissement quantitatif supplémentaire, serait le maintien de la pression naissante en faveur d'une baisse du dollar pendant un laps de temps considérable ».
Un des dirigeants de la Banque centrale, Eric Rosengren, l'a d'ailleurs reconnu jeudi.
« Une des données du problème que nous avons à résoudre est que le taux d'inflation est trop faible », a-t-il répondu à un journaliste de la chaîne CNBC lui demandant s'il ne craignait pas qu'une nouvelle intervention de la Fed sur les marchés affaiblisse le dollar pour longtemps.
Autrement dit : tout est bon pour relancer l'inflation.
Alors que montent les craintes d'une guerre des monnaies qui verraient les grandes économies jouer leur devise à la baisse pour doper leurs exportations, Jens Nordvig, économiste de la maison de courtage japonaise Nomura, estime que la Fed ne devrait pas rencontrer d'hostilité internationale à sa politique.
« Qui pourrait en vouloir aux États-Unis ? » demande-t-il, « toute personne qui se soucie de la santé de l'économie mondiale veut que l'Amérique évite une déflation ».
Grâce à la faiblesse du dollar, les États-Unis ont le beurre et l'argent du beurre : un dopage potentiel de la croissance et un catalyseur d'inflation bienvenu.En théorie, quand la monnaie d'un pays est faible, cela favorise les exportateurs nationaux en procurant à leurs produits un avantage comparatif en terme de prix à l'étranger.Alors que...
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