Quelques heures plus tard, la télévision sud-coréenne a diffusé des images vidéo de la TV officielle nord-coréenne montrant un homme ressemblant à Kim Jong-un qui applaudit vigoureusement avec d'autres délégués durant la conférence du parti. Signe, selon les analystes, de l'accélération du processus de succession, Kim Jong-un est devenu à l'issue de la réunion exceptionnelle du parti membre du comité central et vice-président de sa commission militaire centrale. Un peu plus tôt, malgré son jeune âge (27 ans), il avait été nommé général quatre étoiles.
« La publication de cette photo équivaut à déclarer que Jong-un est l'héritier présumé », a expliqué à l'AFP le professeur Yang Moo-jin, de l'Université des études nord-coréennes à Séoul, pour qui Jong-un a des traits de ressemblance avec son grand-père Kim Il-sung, le fondateur du régime, mais est enveloppé et petit comme son père.
Selon les analystes, le Nord va probablement chercher à apaiser les tensions internationales dans l'optique d'une passation des pouvoirs entre le père, âgé de 68 ans et à la santé chancelante, et son jeune fils. Les premières négociations militaires entre les deux Corées depuis 2008 se sont cependant achevées hier sans avancées. Les discussions ont achoppé sur la question du torpillage en mars de la corvette Cheonan, attribué à la Corée du Nord, dans lequel 46 marins sud-coréens ont trouvé la mort. La Corée du Sud a « fermement exigé que la Corée du Nord admette, s'excuse et punisse les responsables de l'attaque contre le Cheonan » et « cesse immédiatement les menaces militaires et le comportement agressif sur sa frontière maritime ». Le Nord, dont la responsabilité a été établie par une commission d'enquête internationale, a toujours nié être à l'origine du torpillage. Lors de ces négociations militaires, la Corée du Nord entendait de son côté évoquer la délimitation de la frontière maritime en mer Jaune, qu'elle conteste, et les envois de tracts de propagande au Nord par des militants sud-coréens.
La frontière intercoréenne en mer Jaune, délimitée unilatéralement par les forces de l'ONU à la fin de la guerre de Corée (1950-53), constitue une zone sensible où se sont produits plusieurs incidents navals, les plus graves en 1999 et 2002, entre des navires nord et sud-coréens. Si elle montre des signes de bonne volonté, la Corée du Nord, qui a claqué la porte des discussions à six sur sa dénucléarisation en 2009, a assuré mercredi qu'elle ne renoncerait « jamais » à son arsenal nucléaire, qu'elle compte même renforcer, tant que des porte-avions nucléaires américains croiseront près de ses côtes.
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