« Ceci est une tentative de coup d'État menée par l'opposition et certains secteurs des forces armées et de police », a déclaré M. Correa lors d'un entretien à une télévision locale. M. Correa a dit par téléphone qu'il était réfugié dans une chambre d'hôpital de Quito et qu'il craignait pour sa vie. « Au cas où il m'arriverait quelque chose, je veux exprimer mon amour à ma famille et à ma patrie », a-t-il déclaré.
« Environ 150 membres des forces aériennes équatoriennes ont pris la piste de l'aéroport Mariscal Sucre », a annoncé plus tôt à la radio Luis Galarraga, porte-parole de l'entreprise Quiport, gestionnaire de l'aéroport. Pendant ce temps, des dizaines de policiers manifestaient dans la principale caserne de la capitale, mais aussi à Guayaquil, la grande ville portuaire du sud-ouest et à Cuenca, des manifestations qui ont débouché sur des échauffourées et l'emploi de gaz lacrymogènes. Des policiers ont également occupé le Congrès, a déclaré à l'AFP la porte-parole de cette institution.
Le chef de l'État, qui s'était rendu aux abords de la principale caserne de la capitale pour tenter de calmer les agents, a lui-même essuyé une bombe lacrymogène, tombée à ses pieds, et a dû quitter les lieux, un masque sur le visage, après un discours enflammé où il a annoncé qu'il ne céderait pas. Il a ensuite visiblement perdu ses nerfs, arrachant presque sa cravate en criant aux policiers : « Si vous voulez détruire la patrie, allez-y. Mais ce président ne cédera pas. » « La troupe unie ne sera jamais vaincue », criaient pour leur part les policiers en appelant les militaires à se joindre au mouvement.
Une loi approuvée par l'Assemblée supprime certaines primes à l'ancienneté pour les membres des forces de l'ordre. La loi de « service public » a également entraîné une crise entre l'exécutif et le Parlement, la majorité ayant refusé d'adopter certains articles du projet réduisant les émoluments des fonctionnaires de l'État.
Le commandant des forces armées équatoriennes, Ernesto Gonzalez, a pour sa part annoncé qu'il soutenait le gouvernement de Rafael Correa.
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