Parti vers 8h00 (heure française) de Folkestone pour réaliser ce défi hors-normes qu'il prépare depuis deux ans, Philippe Croizon est arrivé autour de 21h30 vers Wissant.
"La fatigue commence à se faire sentir", a toutefois expliqué l'entourage de M. Croizon, précisant que les derniers kilomètres de la traversée étaient les plus difficiles.
Ce même entourage avait expliqué qu'il était "dans une super forme" au moment du départ ce matin", avec cependant "une petite boule au ventre". On se félicitait alors d'une météo "plutôt bonne", même avec "un peu de vent".
Avançant à une "vitesse constante" depuis son départ, il a croisé plusieurs dauphins dans la matinée.
Philippe Croizon avait été terrassé par plusieurs décharges de 20 000 volts en mars 1994 alors qu'il démontait une antenne de télévision, victime d'un arc électrique entre lui et une ligne à haute tension.
L'idée de cette traversée avait germé il y a 16 ans alors qu'il était sur son lit d'hôpital après l'accident, en voyant à la télévision un reportage sur une nageuse traversant la Manche.
Pour accomplir cet exploit, Philippe Croizon a fait concevoir des prothèses équipées de palmes fixées à ses moignons de jambes. Ses moignons de bras ne lui servent pas à avancer mais lui permettent de trouver l'équilibre et de ne pas souffrir du mal de mer.
En moyenne, il avance à un peu moins de trois kilomètres/heure contre une moyenne comprise entre quatre et cinq km/h pour les valides.
Il s'est entraîné pendant deux ans pour pouvoir accomplir sa performance hors-norme, un défi que ce père de deux enfants veut réaliser "pour moi, pour les miens et tous mes compagnons d'infortune qui n'ont plus goût à la vie", a-t-il témoigné.
À force de ténacité et d'entraînement, pouvant atteindre jusqu'à 30 heures par semaine, M. Croizon a réussi en août à réaliser un aller-retour à la nage en 12 heures entre Noirmoutier (Vendée) et Pornic (Loire-Atlantique).
Il partait pourtant d'un niveau de forme très bas. "Quand je l'ai rencontré la première fois en septembre 2008, il était incapable de faire deux longueurs, il n'avait pas du tout de condition physique", se souvient son coach, Valérie Carbonel, rémunérée par la ville de Châtellerault (Vienne).
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