Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - France

La rue mobilisée contre la réforme de Sarkozy sur les retraites

Quelque 2,5 millions de personnes ont manifesté hier contre le projet gouvernemental présenté comme crucial dans l'optique de la présidentielle de 2012.

Une petite touche d’humour, légèrement macabre, au milieu d’un rassemblement. Miguel Medina/AFP

Le président français Nicolas Sarkozy a affronté hier une journée test de grèves et de manifestations massives contre sa réforme des retraites, projet majeur de la fin de son mandat, alors qu'il est affaibli dans l'opinion dans un climat de scandales et de grogne générale.
Les dirigeants syndicaux tablaient sur une mobilisation plus importante que lors de la précédente journée d'action.
Le 24 juin, entre 800 000 personnes, selon la police, et 2 millions de personnes, selon les syndicats, avaient défilé en France. Un pari que les syndicats estimaient avoir remporté, puisque quelque 2,5 millions de personnes, selon une estimation définitive du syndicat CFDT (réformiste), ont manifesté hier à travers la France, alors que la police faisait état de 1,12 million de participants ; soit la plus forte mobilisation enregistrée depuis le début de la contestation du projet gouvernemental. La réforme des retraites prévoit de repousser l'âge minimum de la retraite de 60 à 62 ans d'ici à 2018.
Symbole de ce moment de vérité pour cette réforme présentée comme déterminante dans l'optique de la présidentielle de 2012, l'imposant cortège parisien parti de la place de la République a dû se scinder en deux, en raison de l'affluence. Parmi les slogans antigouvernementaux inscrits sur les banderoles, l'ont pouvait lire : « Retraites solidaires, emplois, salaires, un enjeu de société ».
Partout dans le pays, les grèves ont provoqué d'importantes perturbations dans les transports ferroviaire, urbain et aérien. Dans les collèges et les lycées, les enseignants faisaient ainsi grève à 25,8 %, selon le ministère de l'Éducation (55 % à 60 % selon les syndicats), contre seulement 10,3 % en juin. Si la mobilisation était forte dans le secteur public, bastion traditionnel des syndicats, beaucoup d'entreprises du secteur privé étaient aussi représentées dans les cortèges, importants dans les grandes villes de provinces.
C'est « la plus grosse mobilisation de ces dernières années », a assuré François Chérèque (CFDT, réformiste), prévenant que si le gouvernement restait sourd face à ce coup de semonce, les syndicats n'auraient « pas d'autre solution que de continuer » le mouvement social.

Le débat entamé à l'Assemblée nationale
Pendant ce temps, le débat sur la réforme a débuté dans un climat houleux à l'Assemblée nationale, la gauche accusant le gouvernement « de ne pas avoir joué sincèrement le jeu de la négociation » et fustigeant un projet « injuste » qui « fait porter 95 % de la charge sur les salariés ». Le Premier ministre François Fillon a assuré être « ouvert au débat, pour peu que l'on ne perde pas de vue l'objectif de la réforme », qui est de « faire en sorte que les retraites des Français soient payées demain ».
Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement estimés à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.
Selon les sondages, une majorité de Français approuvent cette mobilisation, tout en considérant la réforme comme inéluctable. Cette apparente ambivalence de l'opinion conforte l'exécutif. M. Sarkozy a ainsi répété hier à des députés de son parti qu'il fallait rester « ferme » sur le cœur de la réforme, les 62 ans, même si des aménagements étaient possibles sur les emplois pénibles ou les carrières longues.
Le président français Nicolas Sarkozy a affronté hier une journée test de grèves et de manifestations massives contre sa réforme des retraites, projet majeur de la fin de son mandat, alors qu'il est affaibli dans l'opinion dans un climat de scandales et de grogne générale.Les dirigeants syndicaux tablaient sur une mobilisation plus importante que lors de la précédente journée d'action. Le 24 juin, entre 800 000 personnes, selon la police, et 2 millions de personnes, selon les syndicats, avaient défilé en France. Un pari que les syndicats estimaient avoir remporté, puisque quelque 2,5 millions de personnes, selon une estimation définitive du syndicat CFDT (réformiste), ont manifesté hier à travers la France,...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut