Décidément, 3 est le nombre fétiche des responsables BMW. On les comprend. La Série 3 est le modèle le plus vendu de la marque bavaroise. Et parmi ses variantes, le Coupé joue toujours un rôle particulier. Non seulement parce que la fondatrice de la lignée, née en 1975, n'existait qu'en variante à deux portes. Mais aussi parce que le Coupé réalise sans doute la plus belle synthèse des trois valeurs chères à la marque : il est dynamique, luxueux, et affiche un style qui le démarque de la berline. Et maintenant ça : les développeurs sont en train de lui concocter un moteur à... trois cylindres ! Nul doute que les puristes parmi les béhèmistes crieront au scandale, à l'excès de fétichisme, et que les détracteurs de la marque riront à gorge déployée. Mais le fait est là : pour ne pas éveiller des soupçons, quelques prototypes de Série 5 parcourent actuellement l'Europe avec ce moteur qui ne cesse d'étonner les ingénieurs.
Et pour cause. Cette mécanique, codéveloppée avec PSA, est un vrai bijou de technologie, doté des dernières trouvailles du FIZ, le centre de recherche et développement à Munich. Suralimenté par turbo, léger, doté d'un alterno-démarreur et d'une distribution variable, ce moteur offre un rendement jusqu'alors inconnu pour une mécanique essence. Dans ses versions les plus poussées, il dépasse les 170 ch et offre un couple si généreux que même de lourdes berlines ou le break Touring pourraient s'en équiper. Tout en réalisant des consommations dignes d'un diesel. Et sans parler de sa sonorité très travaillée, qui s'approche de celle d'un six-cylindres. Bref, il a tout ce qu'il faut pour motoriser dignement le Coupé, hormis un nombre de « gamelles » qui force le respect. Mais les dirigeants de BMW s'en moquent : ils ont décidé de maintenir l'avance que la marque a prise grâce à ses moteurs très sobres, et ils font tout pour garder cet atout.
Ce qui n'exclut pas que d'autres blocs, plus volumineux, viennent aussi peupler le catalogue. La future Série 3 bénéficiera ainsi d'une nouvelle génération de moteurs essence à quatre cylindres, allant jusqu'à 245 ch pour la variante de deux litres. Le fameux six-en-ligne sera reconduit, couronné par une version à deux turbocompresseurs qui fait actuellement le bonheur des propriétaires de 335i. Seuls les amateurs de V8 seront déçus : la M3 sera déchue de son prestigieux big block, et devra composer avec une mouture affûtée du six-cylindres turbo qui cube 3 litres. Selon l'aveu d'un ingénieur qui tient à son anonymat, ce six-cylindres développe « naturellement » 380 ch sans se forcer, et seules les objections du marketing ont contraint les motoristes à le brider, afin de ne pas concurrencer la M3 actuelle. Dans la future M3, il sera probablement associé à un... troisième turbo, ce qui lui permettra de surclasser le V8 dans tous les domaines : puissance, poids, couple et consommation.