Cette série d'attentats, qui a fait 250 blessés en quelques heures dans dix villes, rappelle les pires moments de 2006 et 2007 lorsque l'insurrection était au faîte de sa puissance et vient tempérer l'optimisme affiché par les Etats-Unis sur la capacité des forces irakiennes à assurer la sécurité de leur pays.
L'attaque la plus sanglante a visé un bureau délivrant des passeports à Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad. Quinze policiers et cinq civils ont été tués, et 90 personnes ont été blessées, selon un bilan fourni par le lieutenant de police Ali Hussein.
Dans la capitale, une voiture piégée a explosé vers 8H00 (5H00 GMT) près d'un poste de police du quartier d'Al-Qahira (nord), faisant 15 morts, dont huit policiers, et 58 blessés, selon le ministère de l'Intérieur.
De nombreux civils figurent parmi les victimes du fait de la proximité d'habitations qui ont été lourdement endommagées par l'explosion.
"Vers 8H00, ma maison a tremblé et les vitres ont explosé", raconte Oum Ahmed, une habitante du quartier. "Heureusement, personne n'a été blessée à la maison, mais trois enfants d'un voisin ont été tués", a-t-elle dit à l'AFP.
D'autres voitures piégées, parfois pilotées par un kamikaze, ont explosé sur tout le territoire, à Mossoul et Kirkouk (nord), Bassora (extrême-sud), Ramadi (ouest), Fallouja et Doujaïl (centre) et dans la ville sainte de Kerbala, à 110 km au sud de la capitale.
A Mouqdadiya (90 km au nord-est de Bagdad), dans la province très instable de Diyala, l'explosion d'un véhicule piégé a d'abord tué trois civils au passage d'une patrouille de police. Lorsque l'armée est arrivée sur les lieux, une seconde voiture a explosé, blessant six militaires.
Depuis 2003, près de 10.000 militaires et policiers ont été tués dans les violences en Irak.
Si le niveau des violences quotidiennes en Irak est sans commune mesure avec celui observé il y a trois ans, le chef des opérations spéciales américaines, le général Patrick Higgins, a récemment estimé dans un entretien au Washington Post que la structure d'Al-Qaïda en Irak demeurait "assez intacte".
Cette série d'attentats intervient au lendemain de l'annonce, par l'armée américaine, de la réduction de son contingent à moins de 50.000 hommes, qui devront avoir quitté l'Irak fin 2011.
Conformément à la stratégie de retrait graduel qu'il avait présentée peu après son arrivée à la Maison blanche au début 2009, le président américain Barack Obama doit annoncer officiellement mardi prochain la fin de la mission de combat en Irak, sept ans après l'invasion qui avait entraîné la chute de Saddam Hussein.
Au 1er septembre, les militaires américains doivent se consacrer exclusivement à la formation et des forces de sécurité irakiennes, dont la capacité à lutter contre une insurrection encore bien vivante suscite des inquiétudes.
Il y a deux semaines, le chef de l'état-major irakien, le général Babaker Zebari, a cependant souhaité le maintien des forces américaines jusqu'en 2020, date avant laquelle ses troupes ne seraient pas prêtes, selon lui, à remplir leur mission.
Bien que contestée mardi par le chef de l'armée américaine en Irak, le général Ray Odierno, cette évaluation semble partagée par une majorité d'Irakiens, qui jugent le retrait américain malvenu, selon un sondage publié le même jour par le Centre de recherche Asharq.
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