« Il y a actuellement environ 49 700 soldats, et ce chiffre devrait rester stable jusqu'à l'été prochain », a affirmé hier aux journalistes le chef de l'armée américaine en Irak, le général Ray Odierno. Peu après son investiture en 2009, M. Obama s'était engagé à mettre fin à la mission de combat américaine, nommée « Iraqi Freedom », au 31 août 2010, date à laquelle le contingent américain en Irak, qui a compté jusqu'à 170 000 hommes, serait ramené sous la barre des 50 000 soldats. Les troupes américaines « vont, à partir du 1er septembre 2010, être engagées dans l'Opération "New Dawn" » ("Nouvelle aube"), a précisé hier l'armée dans un communiqué. L'armée américaine « continuera à conseiller, entraîner et former les forces de sécurité irakiennes, offrira un soutien dans les opérations antiterroristes et protégera l'ambassade américaine, les équipes (américaines) chargées de la reconstruction dans les provinces et les ONG s'occupant de l'établissement d'institutions civiles, jusqu'à la fin de sa mission en décembre 2011 ». Il s'agit d'une étape importante dans le retrait des forces américaines qui avaient envahi ce pays en mars 2003 pour renverser le dictateur Saddam Hussein, pendu en décembre 2006.
Ces derniers mois, les États-Unis ont progressivement retiré des dizaines de milliers de militaires. Leur dernière brigade de combat a franchi jeudi la frontière koweïtienne. « Les États-Unis continueront à se conformer à l'accord de sécurité (signé avec l'Irak en novembre 2008) et à mener un partenariat stratégique qui bénéficiera à l'Irak et à la région en renforçant la sécurité et la stabilité économique et politique », ajoute le communiqué.
Les 50 000 soldats opéreront au sein de six brigades - équipées de robots et de drones - et d'équipes, aidées de chiens, spécialisées dans la recherche des extrémistes et des bombes artisanales placées le long des routes, ont précisé récemment des responsables américains, ajoutant qu'elles disposaient d'experts du renseignement et de la logistique.
Mais selon un sondage réalisé entre le 15 et le 22 août par le Centre de recherche Asharq auprès de 1 150 personnes âgées de plus de 18 ans dans les 18 provinces, les Irakiens jugent la réduction des effectifs américains malvenue. Près de 6 sondés sur 10 ont répondu « non » (59,8 %, contre 39,5 % de « oui ») quant à savoir si le moment était propice au retrait des troupes américaines.
Une récente flambée de violence a soulevé des inquiétudes sur la capacité des Irakiens à prendre le relais, d'autant que, selon le chef des opérations spéciales, le général Patrick Higgins, la structure d'el-Qaëda en Irak demeure « assez intacte ».
Hier, un attentat-suicide à la voiture piégée contre un point de contrôle de la police a fait trois morts, dont deux agents, et sept blessés à Baaqouba, au nord-est de Bagdad, a indiqué le commandant Mohammad Karkhi, de la police locale. La déflagration a endommagé plusieurs véhicules et magasins situés à proximité, a-t-il ajouté, précisant que la police avait procédé à l'explosion contrôlée d'une autre voiture piégée découverte dans une autre rue du centre-ville.