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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Zardari à Londres malgré les propos de Cameron sur l’exportation de la terreur par Islamabad

La visite présidentielle est également controversée, car elle intervient au moment où le Pakistan est victime de meurtrières inondations.
Le président pakistanais effectuait hier à Londres une visite controversée, au moment où son pays est victime d'inondations meurtrières. Le président Asif Ali Zardari a été accueilli mardi soir à son arrivée à Londres par des manifestants critiquant son voyage au moment où « des milliers de personnes sont sans abri au Pakistan », a expliqué l'un d'eux, Kashif Haroon, en référence aux 3,2 millions de sinistrés maintenant menacés par une catastrophe sanitaire.
En signe de protestation, deux parlementaires britanniques d'origine pakistanaise ont décliné l'invitation à déjeuner lancée par le président pour aujourd'hui. « Je pense que la place d'un chef d'État est dans son pays quand le pays fait face à une urgence », a déclaré à l'AFP lord Nazir Ahmad. Selon le travailliste, le président Zardari est plus intéressé à lancer la carrière politique de son fils, Bilawal Bhutto Zardari, lors d'un meeting organisé samedi à Birmingham (centre), qu'au sort des sinistrés au Pakistan. « En tant que chef d'État, il devrait être au Pakistan », a renchéri l'opposant pakistanais et ex-star du cricket Imran Khan. « Et faire ce voyage somptueux... Cet argent pourrait aller aux victimes », a-t-il ajouté dans une interview à la chaîne de télévision britannique GMTV.
Au Pakistan, le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, a annoncé hier que les membres de son gouvernement allaient donner chacun un mois de salaire pour venir en aide aux sinistrés. Cette annonce est survenue peu après que l'armée pakistanaise a annoncé que chacun de ses membres allait faire don d'une journée de salaire pour les victimes.
Parallèlement, une autre controverse entourait le déplacement du président Zardari à Londres. Cette visite, qui doit s'achever ce week-end, avait déjà failli être annulée après les propos peu amènes du Premier ministre britannique David Cameron, qui plus est lors d'une visite en Inde, frère ennemi du Pakistan. « Nous ne pouvons tolérer en aucun cas l'idée que ce pays (le Pakistan) soit autorisé à regarder des deux côtés et puisse, de quelque manière que ce soit, promouvoir l'exportation de la terreur en Inde ou en Afghanistan ou n'importe où ailleurs dans le monde », avait déclaré M. Cameron il y a une semaine. Mardi, M. Cameron a maintenu ses déclarations. « Je ne (les) regrette pas du tout », a-t-il dit à la BBC.
Alors que des documents confidentiels de l'armée américaine, diffusés par le site Internet Wikileaks, font état de liens entre le Pakistan et les talibans, M. Zardari juge « absurde » l'idée d'un double jeu de son pays. « Je lui dirai en face que la guerre contre le terrorisme devrait nous réunir et non nous opposer », a déclaré M. Zardari au journal Le Monde. MM. Cameron et Zardari doivent se rencontrer demain à Checkers, résidence de campagne du Premier ministre dans le sud-est de l'Angleterre. Le président a de plus averti que la coalition était « en train de perdre la guerre contre les talibans ». « Et ce, avant tout, parce que nous avons perdu la bataille de la conquête des cœurs et des esprits », a-t-il déclaré au quotidien français.
« Je n'accepte pas l'idée selon laquelle nous perdons la bataille des cœurs et des esprits », a répondu mardi M. Cameron. « Nous protégeons un grand pourcentage de la population, les préservant du terrorisme et, dans les régions où nous nous trouvons, on voit des marchés fonctionner et des écoles ouvrir », a-t-il assuré. Le contingent britannique est le deuxième en nombre derrière celui des États-Unis, avec 9 500 militaires environ.
Le président pakistanais effectuait hier à Londres une visite controversée, au moment où son pays est victime d'inondations meurtrières. Le président Asif Ali Zardari a été accueilli mardi soir à son arrivée à Londres par des manifestants critiquant son voyage au moment où « des milliers de...

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