Mais, résistant aux pressions de Washington, Abbas exige qu'Israël accepte en préalable des négociations sur la base des frontières d'avant-1967 et le principe d'une présence étrangère - peut-être de l'OTAN - pour garantir la sécurité du futur État palestinien. Mitchell a rencontré pour la dernière fois Abbas le 17 juillet à Ramallah, en Cisjordanie, et celui-ci a repoussé à cette occasion ses incitations à une reprise des pourparlers directs. « Nous dirons aux Arabes que les Américains n'étaient porteurs de rien neuf. Nous allons continuer les pourparlers indirects pendant encore deux mois et nous verrons bien ce qui se passe », expliquait hier un responsable palestinien.
De son côté, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom a estimé que les conditions posées par le président Abbas étaient « impossibles » à accepter. « Les Palestiniens ont pris l'habitude de refuser de s'asseoir à la table des négociations et d'attendre que les Américains et la communauté internationale fassent pression pour obtenir des concessions d'Israël pour leur compte », a accusé M. Shalom. Pour Isaac Herzog, ministre travailliste de Netanyahu, c'est le cas de figure de l'œuf et de la poule, car Abbas dit « je ne veux pas m'engager dans des négociations directes sans en connaître le résultat » et Netanyahu rétorque « engagez-vous dans des négociations directes et je vous dirai quelle en sera l'issue ».
Le président américain Barack Obama, qui a fait de la relance du processus de paix une priorité diplomatique, espère une reprise des discussions directes dès septembre, soit avant l'échéance du gel provisoire de la colonisation en Cisjordanie concédé par le Premier ministre israélien.
Les dirigeants européens ont également fait entendre leurs voix sur ce sujet. Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu ces dernières 48 heures par téléphone avec MM. Abbas et Netanyahu, les exhortant « à une reprise rapide des négociations directes, à la prorogation du moratoire sur la colonisation et à l'arrêt des mesures affectant les équilibres à Jérusalem ».
Toutefois, en Israël, les partis de droite alliés à M. Netanyahu sont hostiles à ce moratoire, dont l'abrogation compliquerait les efforts américains pour amener le président palestinien à la table des négociations. « Il n'y a pas de place pour un quelconque moratoire après le 25 septembre », a prévenu hier le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef d'un parti d'extrême droite favorable à la poursuite de la colonisation juive.
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