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Moyen Orient et Monde - Irak

Biden plaide à Bagdad pour un cabinet incluant toutes les communautés

Sadr exhorte Allawi et Maliki à ne pas se laisser influencer par Washington.

Joe Biden en compagnie de son épouse Jill, hier, à Bagdad. Thaier al-Sudani/Reuters

Le vice-président américain Joe Biden a appelé hier à Bagdad les dirigeants irakiens à former un gouvernement incluant l'ensemble des communautés pour sortir l'Irak de la crise politique, en pleine phase de retrait des troupes américaines de combat. Au deuxième jour de sa visite en Irak, M. Biden a lancé cet appel après avoir rencontré séparément les deux principaux candidats au poste de Premier ministre, le sortant Nouri al-Maliki et l'ex-chef de gouvernement Iyad Allawi, qui n'affichent aucune intention de renoncer à leurs ambitions.
Quatre mois après les législatives, les Irakiens attendent toujours de connaître le nom de leur prochain chef de gouvernement et la composition de l'exécutif. Un blocage préoccupant pour Washington qui préférerait que ses troupes de combat laissent derrière elles un contexte politique apaisé, alors que les violences demeurent quotidiennes. Hier soir, plusieurs obus de mortier se sont abattus sans faire de victimes sur la zone verte, secteur ultrasécurisé où se trouve notamment l'ambassade américaine, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur.
« Je plaide auprès de vous pour que vous terminiez ce que vous avez commencé », avait lancé auparavant M. Biden lors d'une réception en présence notamment du président irakien Jalal Talabani, du vice-président Tarek al-Hachémi, du chef de la diplomatie Hoshyar Zebari et du ministre du Pétrole Hussein Chahristani. « À mon humble opinion, pour atteindre vos objectifs, il faut que chacune de vos communautés soit représentée de façon proportionnelle dans ce nouveau gouvernement », a-t-il déclaré. « Le Bloc irakien, l'Alliance de l'État de droit (AED, NDLR), l'Alliance nationale irakienne (ANI) et l'Alliance kurde vont tous devoir jouer un rôle important dans ce nouveau gouvernement pour qu'il fonctionne », a-t-il dit.
Le Bloc irakien dirigé par M. Allawi, un chiite soutenu par les sunnites, est sorti en tête du scrutin devant l'AED de M. Maliki. M. Maliki est parvenu à forger avec les chiites de l'ANI une coalition qui peut être majoritaire au Parlement avec l'appui des Kurdes, mais son maintien au pouvoir ne fait pas consensus au sein même de cette alliance.
De son côté, M. Allawi fait valoir que sa victoire en nombre de sièges lui donne le droit de devenir Premier ministre et a mis en garde contre un risque de nouvelles violences confessionnelles si la voix des sunnites n'était pas prise en compte. « M. Biden a été très coopératif et souhaite une solution à la crise dans le meilleur délai », a déclaré à l'AFP le député Hussein Chaalan (Bloc irakien), qui a assisté à l'entretien avec M. Allawi. Le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh, a indiqué à la télévision publique que M. Biden avait insisté auprès de M. Maliki sur la nécessité pour les Irakiens de former eux-mêmes un gouvernement, sans pressions régionales.
Dans un communiqué, le chef radical chiite Moqtada Sadr a exhorté MM. Allawi et Maliki à ne pas se laisser influencer par Washington, et plusieurs centaines de ses partisans ont manifesté à Koufa (centre) contre la présence de M. Biden.
Accompagné de son épouse Jill, M. Biden a célébré dans la matinée l'indépendance des États-Unis avec des militaires américains lors d'une cérémonie de naturalisation de 156 militaires au palais al-Fao, une ancienne résidence de Saddam Hussein aujourd'hui au cœur de la base américaine de Camp Victory (ouest de Bagdad). « Nous voici dans le pavillon de chasse d'un dictateur qui a asservi un peuple, qui a défendu tout ce que nous rejetons, a déclaré M. Biden. Et nous voici au milieu de ce palais de marbre, faisant mentir tout ce qu'il a défendu. Je trouve cela délicieux. »

Le vice-président américain Joe Biden a appelé hier à Bagdad les dirigeants irakiens à former un gouvernement incluant l'ensemble des communautés pour sortir l'Irak de la crise politique, en pleine phase de retrait des troupes américaines de combat. Au deuxième jour de sa visite en Irak, M. Biden a lancé cet appel...

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