Une session extraordinaire du Conseil sur le raid israélien avait été convoquée mardi à l'initiative du représentant palestinien, du Soudan, du Pakistan, au nom de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Les débats animés de ces deux derniers jours ont fait apparaître des dissensions entre les pays occidentaux et arabes sur la nature d'une enquête, approuvée sur le principe par la majorité des pays du Conseil. Du côté de l'Union européenne, « on a estimé qu'il fallait s'en tenir à la décision du Conseil de sécurité de l'ONU qui a demandé mardi le lancement sans retard d'une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux », a expliqué à l'AFP un diplomate occidental. « La différence est le caractère international ou non du mécanisme », a-t-il poursuivi. « La résolution crée une mission internationale avant de donner la possibilité à un gouvernement responsable d'enquêter lui-même sur cet incident et en conséquence risque de politiser encore plus une situation sensible et fragile », a ainsi mis en garde l'ambassadrice américaine, Eileen Donahoe, avant le vote.
La résolution adoptée hier prévoit également que les membres chargés de l'enquête soient désignés par le président du Conseil des droits de l'homme, où le rapport de force est notoirement en faveur des pays musulmans. La France a regretté au final qu'un consensus n'ait pas pu aboutir comme à New York. Mais, selon une source diplomatique occidentale, « certains groupes savent que le rapport de force est en leur faveur et en ont profité ». En revanche, les pays ont unanimement condamné l'abordage israélien de la « flottille de la liberté ». Ils ont également appelé à la levée du blocus contre la bande de Gaza, imposé par Israël depuis 2007.
L'ambassadeur israélien, présent lors de la session du Conseil des droits de l'homme, a défendu l'attitude de son pays. « Je voudrais rappeler au Conseil que la bande de Gaza est de facto contrôlée par le groupe terroriste du Hamas », a expliqué Aharon Leshno Yaar. « Cette flottille, soit disant d'aide humanitaire, était politique et provocatrice par nature », a-t-il assuré, insistant : « La menace sur la sécurité israélienne est constante et réelle. »
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