Le convoi naval humanitaire devrait d'abord faire une halte à la limite des eaux internationales avant de tenter de parvenir au but ce matin, a affirmé à Gaza le président du Comité pour la levée du blocus, le député palestinien indépendant Jamal al-Khoudari. La traversée se déroulera « en deux étapes : ils s'arrêteront d'abord dans les eaux internationales à 30 milles nautiques des eaux territoriales (de Gaza), puis demain (lundi) à l'aube, ils se dirigeront vers les côtes de Gaza », a-t-il expliqué. M. Khoudari a exhorté la communauté internationale à protéger la flottille contre les menaces d'interception israéliennes.
Plusieurs navires de guerre israéliens étaient déployés au large de la bande de Gaza, a constaté un photographe de l'AFP. « Il s'agit d'une provocation visant à délégitimer Israël », a accusé le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon. La marine israélienne a l'intention d'empêcher, de force si nécessaire, la flottille de s'approcher des côtes de la bande de Gaza, soumise par Israël à un blocus strict - sauf pour les produits de première nécessité - depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007. Si les bateaux refusent de rebrousser chemin, Israël prévoit de les arraisonner et de les diriger vers le port israélien d'Ashdod, dans le sud du pays, avant d'interpeller les militants et de les renvoyer dans leur pays, comme il l'a déjà fait par le passé lors d'opérations similaires. Selon le site économique israélien Globes, la facture de la confrontation pourrait coûter à Israël des dizaines de millions de dollars, notamment en frais de détention et d'expulsion des activistes et d'arraisonnement de la flotille.
Malgré cette menace d'intervention, les préparatifs se poursuivaient à Gaza pour accueillir la « flottille de la liberté », qui transporte 700 militants et sympathisants de la cause palestinienne, dont des parlementaires européens. Des barques de pêche gazaouies, ornées de drapeaux palestinien, grec, irlandais, suédois et turc - les pays représentés dans la flotille -, ont pris la mer pour aller à la rencontre du convoi. Des manifestants ont lâché des dizaines de ballons auxquels étaient attachées des photos d'enfants tués lors de la dévastatrice offensive israélienne contre la bande de Gaza pendant l'hiver 2008-2009.
L'aide de 10 000 tonnes consiste notamment en 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants électriques ainsi que de l'équipement médical, selon les organisateurs. Cinq débarquements similaires ont réussi et trois ont échoué depuis la première opération de ce type en août 2008, selon le mouvement Free Gaza, qui n'en avait jamais organisé jusqu'à présent d'une telle ampleur.
Israël, qui a évacué unilatéralement la bande de Gaza en 2005, se réserve le droit d'en contrôler les frontières terrestres, aériennes et maritimes, à l'exclusion de Rafah, dans le sud du territoire, limitrophe de l'Égypte.
Par ailleurs, l'armée israélienne a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un double raid aérien sur le sud de la bande de Gaza, sans faire de blessés, après un tir de roquettes vers Israël, selon des sources concordantes palestiniennes et militaires israéliennes. Des appareils ont attaqué à deux reprises un objectif dans le secteur de l'aéroport désaffecté de Gaza, à Rafah. Des Palestiniens avaient tiré samedi deux roquettes à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël, sans faire de victimes ni de dégâts, selon l'armée. Une roquette tirée depuis le nord de la bande de Gaza est tombée dans un terrain vague dans la région d'Ashkelon et l'autre s'est abattue sur la bande de Gaza même, selon cette source.
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