Des anniversaires, cette année il y en a pas mal à célébrer. Évidemment, il y a le centenaire d'Alfa Romeo, le 40e de la Citroën SM ou encore les deux décennies de la McLaren F1 (une rétrospective est prévue pour notre prochaine page auto datée du 7 juin). Mais il ne faut également pas oublier la sexagénaire Seat...
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À la fin des années 1940, l'État espagnol réalise son retard considérable dans le secteur automobile, avec seulement 3 véhicules pour 1 000 habitants.
Pour doter le pays d'une véritable industrie, l'État franquiste fait alors appel à Fiat afin de fonder le 9 mai 1950 la « Sociedad Española de Automóviles de Turismo S.A. » (Seat).
Et c'est en mai 1953 que la chaîne de montage commençait à fonctionner. Elle allait donner le jour, le 13 novembre, au premier véhicule fabriqué par Seat : la 1400 A, une imposante Sedan à traction arrière avec moteur avant de quatre cylindres et 44 ch.
Mais c'est en 1957 et avec la '600', une petite voiture proche de la Fiat Cinquecento, que la marque espagnole réalise son premier succès commercial.
Dans un premier temps, Seat n'a fait que recycler des modèles italiens sous son blason, mais elle a par la suite développé ses propres créations, avec différents succès à la fin des années 70 et au début des années 80, avec les Malaga ou Ibiza, première voiture moderne 100 % espagnole.
À la fin des années 70, ébranlée par les deux chocs pétroliers, la marque ibérique est dans le rouge, ce qui a pour effet de dépiter Fiat. Ce dernier quitte le navire en 1981.
En attendant des jours meilleurs, Seat se met alors à prolonger le cycle de vie de ses voitures. Jusqu'à ce que, en 1988, Volkswagen, attiré par l'aubaine, rachète la marque espagnole. Seat devient alors la troisième marque passée sous le giron du groupe, avec Audi.
Depuis 1953, Seat a produit plus de 16 millions de véhicules ; en 2009, un volume de 337 000 nouvelles unités s'est ajouté à ce chiffre. Les deux tiers de la production sont exportés, en majorité vers les marchés européens. Au niveau mondial, la marque est représentée dans 72 pays par plus de 3 000 points de vente et de service après-vente.
En pleine forme alors la fringante sexagénaire ? Pas vraiment. Malgré quelques succès dans son portfolio, Seat reste relativement le maillon faible du groupe VW. Certains pourront dire que Seat est pénalisée par une image de marque mal définie. D'autres disent qu'elle est éclipsée par sa sœur Skoda. Ce qui est certain, c'est que la Catalane a été encore plus fragilisée par la crise sur son marché domestique et dans le bassin méditerranéen.
Avec déjà quelque 110 millions d'euros de pertes au premier trimestre de l'année 2010, le PDG de la marque, James Muir, voyait déjà venir au loin puisqu'il avait parlé en septembre 2009 de « dernière chance ».
Seat se doit donc de redresser la barre au plus vite si elle veut fêter dignement ses 70 ans...
