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Liban - Mobilisation

Zokak el-Blatt sous les feux du patrimoine

À l'occasion de la Journée nationale du patrimoine, une balade à pied a été organisée hier par le Comité national du patrimoine dans le quartier historique de Zokak el-Blatt.

Du patrimoine architectural beyrouthin, il ne reste plus grand-chose. Photo Wassim Daou

Riche en vieilles écoles missionnaires, en palais et demeures, en lieux de culte de toutes les confessions et en anciennes représentations diplomatiques, ce quartier a, au fil des années, progressivement été laissé à l'abandon. Pourtant certains édifices, plus ou moins conservés, racontent encore la vitalité qui fut celle de Zokak el-Blatt ou « la ruelle pavée », de la renaissance arabe jusqu'au mandat français. C'est devant l'ancien palais présidentiel Béchara el-Khoury, choisi comme point de départ de cette tournée architecturale ouverte à tous, que s'est exprimé hier le ministre de la Culture Salim Wardy. « La préservation du patrimoine nous concerne tous, tant les politiciens que le peuple libanais. Un important défi doit être relevé, mais rien n'est impossible », a déclaré M. Wardy, en ouverture de la journée. Partie intégrante de l'histoire du Liban, le palais de l'indépendance de Kantari fut le théâtre d'événements importants dans l'évolution du pays. C'est notamment entre ses murs que le 11 novembre 1943 le président Béchara el-Khoury fut arrêté. C'est également là que fut célébrée l'indépendance du Liban. « L'architecture est à l'image de l'histoire de notre pays, avec ses aspects négatifs et positifs », a-t-il poursuivi, précisant que « c'est en connaissant son passé que l'on bâtit l'avenir ». Un futur qui, selon le ministre de l'Éducation, se trouve aussi entre les mains de la génération à venir. « C'est aux enfants de construire ce pays », a lancé M. Wardy à une assemblée constituée en majorité d'écoliers, les écoles ayant été nombreuses, hier, à participer à l'événement.
Première étape de cette promenade à travers le temps et la culture, le palais Heneiné. Édifiée vers 1880, cette demeure constitue un exemple atypique de la maison traditionnelle libanaise, mais a été abandonnée après le décès de son dernier propriétaire, il y a quarante ans. « Cet édifice qui mêle les styles libanais, européen et oriental est presque unique en son genre, ce mélange des influences fait de cette bâtisse une architecture d'exception », expliquait hier le chercheur Stefan Knost, ayant contribué à l'organisation de la journée. Plus loin, les salons du palais Farjallah, une des plus anciennes maisons du quartier, qui abrite aujourd'hui l'Orient Institut of Beirut, étaient envahis par des cohortes d'écoliers, lesquels n'avaient pour la plupart jamais visité les lieux. Le cortège de visiteurs a ensuite pu rejoindre la principale artère de Zokak el-Blatt, route anciennement pavée, aujourd'hui connue comme la rue Amine Beyhum. Alors que les constructions modernes ont remplacé les vieilles demeures, quelques édifices encore en place témoignent d'une richesse architecturale passée. Parmi eux, la maison où naquit Feyrouz, qui n'est plus qu'un bâtiment en ruine caché par des barrières de fer. Entre les tôles, quelques trous permettent cependant d'apercevoir les charmants volets verts à la couleur passée, seuls détails de cette bâtisse que le temps a embellie. De l'autre côté de la rue, trois immeubles du style importé Art déco évoquent les années trente et le mandat français. Alors que des visiteurs capturent quelques clichés de cet étonnant ensemble tricolore, Stefan Knost s'interroge : « Ces édifices ne sont pas certainement classés ou alors pas à leur juste valeur. »
Des bains turcs à la Librairie du Liban en passant par le musée Mouawad, c'est tout le quartier de Zokak el-Blatt qui semblait revivre hier, en proie à l'euphorie des visiteurs, émerveillés à chaque coin de rue de découvrir une nouvelle façade, un nouveau palais. Un engouement malheureusement souvent teinté d'amertume, face au délabrement d'un patrimoine, qui, si l'on ne le préserve pas, finira un jour ou l'autre par s'éteindre.
Riche en vieilles écoles missionnaires, en palais et demeures, en lieux de culte de toutes les confessions et en anciennes représentations diplomatiques, ce quartier a, au fil des années, progressivement été laissé à l'abandon. Pourtant certains édifices, plus ou moins conservés, racontent encore la vitalité qui fut celle de Zokak el-Blatt ou « la ruelle pavée », de la renaissance arabe jusqu'au mandat français. C'est devant l'ancien palais présidentiel Béchara el-Khoury, choisi comme point de départ de cette tournée architecturale ouverte à tous, que s'est exprimé hier le ministre de la Culture Salim Wardy. « La préservation du patrimoine nous concerne tous, tant les...
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