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Russie : jusqu'à 90 morts redoutés dans un drame minier en Sibérie

Les chances de retrouver des survivants parmi les 58 disparus coincés au fond de la plus grande mine de Russie étaient très minces lundi, deux jours après la double explosion au méthane qui a fait 32 morts.

Les opérations de secours se poursuivaient tous azimuts à la mine de Raspadskaïa, dans la région de Kemerovo, théâtre d'un premier coup de grisou samedi soir au moment où travaillaient 370 mineurs, puis d'une deuxième explosion quelques heures plus tard après l'arrivée des premiers sauveteurs.

"Les corps de tous les sauveteurs ont été ramenés à la surface. Il n'y a plus que 58 mineurs à l'intérieur de la mine maintenant", tandis que 32 ont été tués, a déclaré le ministère des Situations d'urgence dans un communiqué sur son site internet.

Les opérations de secours, temporairement interrompues dimanche en raison des risques de nouvelles explosions, ont repris lundi matin après la réparation du système de ventilation endommagé par les coups de grisou, a déclaré le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, qui s'est rendu sur place.

"Les travaux (de sauvetage) se déroulent tous azimuts", mais il y a "de moins en moins de chances de retrouver des survivants", a toutefois concédé M. Choïgou, cité par les agences russes.

De son côté, le président russe, Dmitri Medvedev a ordonné la poursuite de tous les travaux de secours "jusqu'à que nous sachions comment cela s'est produit et que nous soyons sûrs que toutes les mesures possibles dans cette situation ont été prises".

Trente équipes de sauveteurs venus de plusieurs villes de Russie, soit plus de 550 personnes, sont sur place, a observé M. Choïgou, et 125 véhicules participent aux secours, selon son ministère

D'autres sources se sont déclarées elle aussi sceptiques quant aux chances de retrouver des survivants.

"Tous les professionnels -- sauveteurs, mineurs -- ont très bien compris que les chances de retrouver des survivants après les deux explosions sont quasi nulles", a indiqué une source proche des opérations en cours, citée par l'agence Interfax.

"Depuis dimanche, nous espérons un miracle", a ajouté cette source anonyme.

Un mineur qui a survécu à la catastrophe dans cette usine qui fournit du charbon à coke aux usines métallurgiques de Russie, d'Ukraine, d'Europe de l'Est et d'Asie, s'est montré lui aussi pessimiste.

Les sauveteurs ont "pompé trop tard de l'air dans les galeries. Maintenant ils ne retrouveront que des corps", a déclaré à la radio Echo de Moscou ce mineur dont l'identité n'a pas été révélée.

Selon des images de la chaîne de télévision russe NTV, la deuxième explosion s'est avérée si puissante que des infrastructures situées en surface ont été détruites, notamment le système de ventilation de la mine.

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, qui a qualifié la situation dans la mine de "tragique", a formé une commission gouvernementale pour surmonter les conséquences du drame, ont rapporté les agences russes.

Le comité d'enquête du parquet russe a indiqué qu'une enquête pénale avait été ouverte pour "violation des règles de sécurité".

Les accidents mortels dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont assez courants, en raison de la vétusté des infrastructures et des violations des règles de sécurité.

Inaugurée en 1973, la mine de Raspadskaïa appartient à 40% au groupe Evraz, contrôlé par le milliardaire russe Roman Abramovitch.

L'industrie minière du Kouzbass, dans le sud-ouest de la Sibérie, souffre d'un financement insuffisant depuis le démembrement de l'URSS et a connu de nombreux accidents ces dernières années.

Les chances de retrouver des survivants parmi les 58 disparus coincés au fond de la plus grande mine de Russie étaient très minces lundi, deux jours après la double explosion au méthane qui a fait 32 morts.
Les opérations de secours se poursuivaient tous azimuts à la mine de Raspadskaïa, dans la région de Kemerovo, théâtre...