Prolifération : la conférence peut réussir même sans document final (USA)

L'administration Obama a signalé jeudi des ambitions modestes pour la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), en mai à l'ONU, une responsable jugeant que la réunion pourrait être réussie même si elle ne débouche pas sur un document final.

"Le fait qu'il y ait ou pas de document final ne doit pas être la mesure de la réussite de la conférence", a déclaré Ellen Tauscher, la secrétaire d'Etat adjointe pour le contrôle des armements et la sécurité internationale.

Un tel document, a-t-elle souligné, ne peut être obtenu que par consensus des 189 pays participants et peut donc être "facilement bloqué par quelques extrêmes".

"Une conférence qui réaffirmerait le marché originel au coeur du traité et démontrerait un large soutien à des mesures de non-prolifération renforcées devrait être considérée comme une réussite", a estimé Mme Tauscher, qui est la plus haute responsable de l'administration pour les questions de désarmement.

Le "succès" serait aussi, a-t-elle dit, "un projet de document final ou un plan d'action enregistrant le soutien de tous, à part quelques isolés".

Le traité est fondé sur un "marché" entre les Etats nucléaires et ceux qui ne le sont pas: les premiers s'engagent à désarmer et les seconds renoncent à acquérir la bombe. En échange, leur accès au nucléaire civil est facilité.

Les Etats-Unis sont "lucides" en se rendant à la conférence, a dit Mme Tauscher, décrivant un TNP "sous pression et en train de s'effilocher" sous l'effet des violations dont, selon la diplomate, se sont rendus coupables l'Iran et la Corée du Nord.

La précédente conférence de révision, en 2005, n'avait pas permis d'aboutir à un document final.