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Mode - Semaine de la mode à Paris

Le prêt-à-porter de l’hiver sera nature

« L’esprit de la forêt » célébré par Élie Saab.

La Semaine du prêt-à-porter de l'hiver 2011 s'est ouverte vendredi 5 mars avec le défilé de Dior, sur le thème des cavalières. Des tenues d'équitation avec tweeds, jodhpurs et casquettes, mais aussi des robes-chemises en mousseline et dentelle, fines et
transparentes.
Lanvin, dans la soirée, a proposé un vestiaire très structuré, d'inspiration africaine, selon son styliste Alber Elbaz. Un continent « imaginé depuis mon canapé, avoue-t-il en coulisses. Je suis parti de formes primaires pour privilégier la structure plutôt que le drapé et apporter de la pureté. » M. Elbaz privilégie les tenues pour la journée.
C'est en regardant un documentaire évoquant le mathématicien américain William Thurston que Dai Fujiwara, le styliste japonais d'Issey Miyake, a vu la lumière : l'univers se composant de seulement huit formes géométriques, selon Thurston, le défi était de concevoir une collection autour de ces formes.
Le samedi 6 mars au soir, Jean-Paul Gaultier célébrait une France métissée, enrichie de tous ses apports étrangers, avec une collection vive et colorée d'éléments empruntés aux Berbères, aux Chinois ou aux Mexicains. Le couturier s'amuse à superposer des origines différentes sur le même mannequin, son propos n'étant pas de présenter des modèles ethniques.
Le 6 mars toujours, le duo hollandais de la marque Viktor & Rolf est monté sur scène pour habiller et déshabiller les mannequins, dans un décor industriel évoquant Les temps modernes.
Au premier rang, la chanteuse américaine Beth Ditto, du groupe Gossip, semblait conquise.
Cacharel a présenté la deuxième collection de son styliste Cédric Charlier, 31 ans, passé chez Lanvin. Des imprimés fleuris, beaucoup de bermudas et de jupes plissées de longueurs différentes. Un peu de transparence et des robes cocktail plutôt sages, coupées juste au-dessus du genou.
John Galliano, pour sa propre griffe, est parti dimanche 7 mars en trek ethnique avec ses femmes nomades aux chaussures de montagne talon aiguille. La tribu du styliste anglais fend la montagne « vers des frontières imaginaires, à la recherche de terres nouvelles ». Coiffées de chapeaux camouflage, elles portent des couches successives pour se protéger des éléments et s'adapter « au climat toujours changeant ». Le soir, elles se transforment en princesses, enfilant de longues robes transparentes et colorées, brodées de fourrure encore ou de motifs argent.
Sonia Rykiel parie sur l'« oversize », des manteaux ou tailleurs très larges sur un pull en maille douce et transparente. Les mannequins arborent un pompon géant sur le côté de la tête. Les couleurs sont douces : beige, gris clair, « nude », mais aussi du kaki, violet et marron. Tout a l'air chaud et doux. La collection revisite les codes de la maison : strass sur du noir, rayures de couleur mais de largeurs irrégulières, pulls tuniques.
La marque Céline et sa styliste Phoebe Philo ont présenté une collection classique et élégante, mariant souvent le bleu marine et le noir. Sur des lignes épurées et féminines, Céline mixe aussi les matières, comme cette robe sans manches en cuir noir, dont la partie jupe est faite de tweed bleu scintillant.
Riccardo Tisci, pour la maison française Givenchy, a créé des pantalons hauts et des jupes avec des pans ouverts sur le ventre, portés sur des dentelles fines. Des robes du soir noires se rabattent aussi sur la poitrine d'un côté, révélant une épaule sous un voile translucide.
Toujours le 7 mars, Karl Lagerfeld a présenté la collection de sa propre marque pour l'hiver prochain, jeu de contrastes entre le mat et le brillant à dominante de noir. Une collection galbée et contrastée qui se décline en pantalons cigarette se terminant au-dessus de la chaussure, avec un zip sur le côté, presque comme une guêtre, mais aussi en jupes, qu'il superpose d'ailleurs volontiers sur les pantalons.
Kenzo a présenté lundi 8 mars une collection aux couleurs automnales, mélangeant les imprimés les plus variés. Avec son styliste sarde Antonio Marras, il a joué les contrastes d'imprimés. Sur un « medley » de la fin des années 1960, entre Cat Stevens, Simon & Garfunkel et Rolling Stones, il a présenté des robes très longues et des pantalons fluides avec bottines compensées.
Le défilé de la marque Emmanuel Ungaro pour l'hiver prochain, imaginé par sa nouvelle directrice artistique Estrella Arch, a semblé presque printanier, à dominante de rose et de vert vif, avec quelques imprimés en dégradé de dalmatien, du prince-de-Galles et des petites robes cocktail noires. Les pantalons noirs s'arrêtent quelques centimètres au-dessus de la cheville et se portent avec des ceintures en mousseline de couleurs vives.
Stella McCartney a choisi l'Opéra Garnier pour sa collection en transparences, souvent sans manches et asymétrique. Les ors de la salle font écho à la teinte camel de robes courtes unies ou de pièces à larges rayures noires horizontales.Une robe fuchsia se pare de grosses pastilles volantes, une autre orange démarre par un col roulé. Le plus souvent, les étroits cols en V s'étirent jusqu'au nombril. Dans le dos, des traînes en organza prolongent les minirobes.
La dernière collection de McQueen, qui devait à l'origine défiler mardi soir à la Conciergerie, a été vue dans un salon par quelques happy few triés sur le volet, mardi et mercredi.
Le noir a dominé lundi 8 mars au soir chez Saint Laurent, avec de nombreuses capelines, parfois en plastique transparent. Sous la grande verrière du Grand Palais, juste en face de l'exposition Saint Laurent qui ouvrait ses portes au public jeudi, le styliste Stefano Pilati a décliné ces capelines sur une série de tailleurs et robes noires plutôt sages, donnant à quelques modèles des allures de religieuses d'antan. Quelques couleurs sont apparues progressivement, souvent associées au noir.
Mardi 9 mars, Karl Lagerfeld embarquait Chanel sur la banquise dans un somptueux décor de glace sous la verrière du Grand Palais. Froid polaire en ivoire et bleu glacier, mais aussi des couleurs terre et beaucoup de fourrure. « Ce n'est pas de la vraie fourrure, même si je déteste ce terme de fausse. Autrefois, la "fausse" était hideuse, on a fait des progrès énormes », explique M. Lagerfeld en coulisses. Après « la ferme et la campagne » de la précédente collection, le couturier s'est inspiré de « l'hiver que l'Europe a connu cette année ». Très remarqués, des tailleurs tweed bordés de fourrure, sur des après-ski à poils longs, et des manteaux en laine chinée ou à grands carreaux de gris différents. Une robe délicate se compose de dentelle blanche brodée de fleurs en corsage et de fourrure blanche au niveau de la jupe.
Castelbajac, dont les défilés sont courus pour leur fantaisie et leur folle jeunesse, offrait pour sa part un cocktail vitaminé. Couleurs primaires et imprimés à l'effigie de Bambi se mêlent à un univers médiéval de conte de fées. Au spectacle, serre-têtes en bois de cerf sur des minirobes qui se prolongent par des cuissardes en daim. Des boléros doudounes, argent ou rouge, s'associent à un « faontalon » en velours noir, dixit le programme. Des vestes en « camouflage médiéval », sorte de tapisserie aux tons fondus, présentent des manches bouffantes à la Cendrillon.
Valentino, quant à lui, a offert un vestiaire féminin tout en délicatesse, plutôt orienté sur la soirée, notamment des dentelles travaillées comme ces chemisiers couleur chair incrustés de noir ou de blanc. Des robes à volants de différentes longueurs se déclinent en chair et rouge vif ou en pastel très clairs. Plusieurs modèles en cuir noir ou ivoire, avec des volants encore, portent des ballerines.
Chez Chloé, du beige, du beige et encore du beige, sur des coupes classiques très « beaux quartiers ». Quelques tons plus chauds, comme ce pantalon en cuir caramel foncé, et des vestes en renard argent à grande capuche.
Le couturier libanais Élie Saab s'est encore démarqué, fidèle à sa tradition, en s'attachant au glamour-toujours, véritable identité de sa griffe. Après l'impressionnisme du printemps, c'est l'esprit de la forêt qu'il célébrera l'hiver prochain, avec une collection tout en lignes pures qui coulent le long du corps comme un trait de fusain. Une robe amarante ou vert mélèze colle à la peau comme une tache de couleur, souligne les épaules et s'anime de drapés asymétriques. Ajourés sur le buste pour un effet grand soir, des fourreaux en paillettes lui donnent la réplique. Scintillant comme des scarabées dans leurs teintes bleu paon, vert chrome, grenat et noir métallique, ils enlacent les épaules et tranchent sur la peau dans une construction géométrique.
La Semaine du prêt-à-porter de l'hiver 2011 s'est ouverte vendredi 5 mars avec le défilé de Dior, sur le thème des cavalières. Des tenues d'équitation avec tweeds, jodhpurs et casquettes, mais aussi des robes-chemises en mousseline et dentelle, fines et transparentes.Lanvin, dans la soirée, a proposé un vestiaire très...

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