Selon le commandant de police Ghaleb al-Joubouri, le kamikaze, qui portait un uniforme de policier, s'est fait passer pour un blessé et est arrivé à bord d'une ambulance. Il s'est introduit au service des urgences et a accompli son œuvre meurtrière au moment où le chef de la police de Diyala, Abdel Hussein al-Chommari, rendait visite à des blessés. Ce dernier est sorti indemne. « Quand les deux premières explosions ont eu lieu, nous nous sommes déployés devant et dans l'hôpital pour faciliter l'accueil des victimes. Quelques minutes plus tard, alors qu'arrivaient les premiers blessés, le chef de la police est venu avec ses gardes », a expliqué Hassan al-Tamimi, un responsable des forces de sécurité. « Peu après, il y a eu une explosion et j'ai été touché à la jambe gauche alors que j'accompagnais une blessée aux urgences », a ajouté ce policier en faction à l'hôpital.
Un responsable de sécurité a par ailleurs annoncé que ses forces avaient désamorcé deux voitures piégées dans le centre de la ville et découvert deux bombes dissimulées dans un téléviseur abandonné dans la rue.
« Les terroristes veulent semer la confusion et empêcher les Irakiens d'aller voter. Ces élections sont un grand danger pour les terroristes, et c'est pourquoi ils veulent torpiller ce scrutin », a affirmé pour sa part un conseiller du Premier ministre Nouri al-Maliki, Ali al-Moussawi. Ce triple attentat, le plus sanglant depuis le 5 février, survient à quatre jours des législatives de dimanche, les deuxièmes depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003. Pour ce scrutin, qui intervient quelques mois avant le retrait massif des troupes de combat américaines, près de 19 millions d'Irakiens sont appelés aux urnes pour choisir, parmi 6 100 candidats, les 325 députés qui siègeront au Parlement pour les quatre prochaines années.
Le réseau el-Qaëda et un autre groupe extrémiste Ansar al-Sunna ont affirmé qu'ils feraient tout pour torpiller les législatives. L'insurrection sunnite est encore active dans la région de Diyala, qui compte des communautés sunnites, chiites et kurdes et qui fut un bastion de l'insurrection. « (Nous) avons décidé d'empêcher ces élections par tous les moyens possibles, principalement par des moyens militaires », avait averti le chef d'el-Qaëda en Irak, Abou Omar al-Baghdadi, dans un message audio diffusé le 12 février. Baghdadi y a qualifié le scrutin de « crime politique manigancé par les chiites ». Bien qu'affaibli, el-Qaëda peut encore frapper fort, comme l'ont montré une série d'attentats sanglants commis ces derniers mois dans la capitale contre les institutions irakiennes.
commentaires (0)
Commenter