Jafar Panahi, ancien assistant de Abbas Kiarostami, est à 49 ans l'un des cinéastes de la « nouvelle vague » iranienne les plus connus à l'étranger. Il avait été arrêté et brièvement détenu l'été dernier avec sa famille, après avoir assisté à une cérémonie à la mémoire de Neda Agha Soltan, jeune manifestante tuée lors des manifestations de protestation contre la réélection du président Ahmadinejad en juin, devenue une icône de l'opposition. M. Panahi n'a plus le droit de quitter l'Iran depuis qu'il a publiquement apporté son soutien à l'opposition lors du festival du Film de Montréal l'été dernier, arborant la couleur verte, l'un des signes de ralliement des opposants. En dépit de leur succès international, la plupart de ses films ont été frappés par la censure en Iran. Comme de nombreux artistes iraniens victimes d'un renforcement de la censure officielle ces dernières années, il avait soutenu l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi à la présidentielle.
Réagissant à l'annonce de l'arrestation de M. Panahi, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a déclaré que la France « condamne le harcèlement des opposants et de la société civile » en Iran. Cette arrestation suscite une « vive préoccupation » de la France, a-t-il ajouté, en appelant d'autre part « les autorités à libérer tous les prisonniers politiques ».
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