Uranium enrichi : le directeur de l'AIEA "inquiet" de la décision de l'Iran

Le directeur de l'AIEA, Yukiya Amano, s'est déclaré "inquiet" de la décision de l'Iran de produire de l'uranium hautement enrichi, après que l'agence de sûreté nucléaire a reçu lundi une lettre en ce sens de la République islamique.

M. Amano "a pris connaissance avec inquiétude de cette décision, qui pourrait notamment affecter les efforts internationaux pour assurer la fourniture de combustible nucléaire pour le réacteur de recherche de Téhéran", a déclaré dans un communiqué l'Agence internationale de l'énergie atomique, dont le siège est à Vienne.

Le directeur général a par ailleurs réaffirmé que l'agence était "prête à jouer un rôle d'intermédiaire sur la question du réacteur de recherche de Téhéran", souligne l'AIEA.

L'agence confirme dans sa déclaration qu'elle a reçu "une lettre de l'Organisation à l'énergie atomique d'Iran" informant l'AIEA que l'Iran s'apprêtait à produire de l'uranium enrichi à 20% sur son site de Natanz (centre).

La décision iranienne de commencer à produire de l'uranium hautement enrichi malgré les pressions internationales a entraîné lundi de vives réactions à travers le monde.

Washington et Paris se sont notamment dits favorables à des "sanctions fortes" à l'ONU à l'encontre de l'Iran. Et Londres a condamné "la rhétorique contradictoire" de Téhéran, alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad semblait il y a quelques jours favorable à un échange d'uranium.

Selon Téhéran, la décision de commencer à produire de l'uranium hautement enrichi a été prise en raison du blocage des discussions avec les Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur la fourniture à l'Iran du combustible enrichi à 20% dont il dit avoir besoin pour un réacteur de recherche médicale.

Les pays occidentaux insistent pour parvenir à un tel accord sur la fourniture de combustible nucléaire à l'Iran, pour s'assurer que le programme nucléaire iranien est entièrement pacifique, comme Téhéran le proclame.