La Russie met en garde l'Iran contre l'enrichissement d'uranium

La décision de Téhéran de produire son propre uranium enrichi à 20% ne peut qu'"empêcher le règlement rapide" du problème du nucléaire iranien, a jugé vendredi la diplomatie russe.

"La décision (de l'Iran) d'enrichir son propre uranium en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne peut que renforcer les préoccupations et empêcher le règlement rapide de la situation autour du programme nucléaire", a indiqué le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, selon le site internet du ministère.

Cette déclaration intervient après que l'Iran a laissé entendre dimanche qu'il pourrait mettre prochainement à exécution sa menace de produire de l'uranium hautement enrichi.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait indiqué qu'il annoncerait début février "une bonne nouvelle concernant la production d'uranium enrichi à 20%", alors que les discussions avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire sont enlisées dans un dialogue de sourds.

Mercredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait indiqué que les grandes puissances ne "pourraient pas attendre éternellement".

"Nos partenaires parlent déjà de la nécessité de discuter de mesures supplémentaires (contre l'Iran, ndlr) au Conseil de sécurité (de l'ONU) pour atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale", avait-il dit à Londres, à l'issue d'un entretien avec son homologue américaine, Hillary Clinton.

Soupçonné de vouloir développer des capacités militaires sous couvert d'un programme nucléaire civil, l'Iran refuse depuis des mois une offre de l'AIEA de faire enrichir son uranium à l'étranger.

Les six grandes puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) souhaitent imposer de nouvelles sanctions à Téhéran, mais se heurtent à la réticence de la Chine, qui préfère poursuivre le dialogue.