Un responsable au ministère de l'Intérieur a indiqué à l'AFP que des kamikazes avaient fait exploser leur minibus près des hôtels Palestine, dans le quartier d'Abou Nawas, Babel, dans le secteur central de Karrada, et Hamra, à Jadriya dans le sud de la capitale. Les explosions ont dégagé d'importants nuages de fumée dans le ciel de la capitale. La police et l'armée empêchaient les journalistes et les témoins d'atteindre les lieux des attentats. L'hôtel Palestine et l'hôtel Hamra étaient des lieux de résidence habituels de la presse étrangère à Bagdad avant et pendant la guerre de 2003. Les trois établissements sont actuellement fréquentés par des hommes d'affaires irakiens ou étrangers.
Les télévisions locales ont diffusé des images de l'attentat contre le Palestine, situé près de la place où les troupes américaines avaient renversé une grande statue de Saddam Hussein en 2003 : des murs de béton installés pour protéger des explosions étaient à terre et plusieurs voitures étaient entièrement calcinées. Dans au moins une des attaques, contre le Hamra, des assaillants armés ont ouvert le feu contre les gardes de l'établissement, selon une source au ministère de l'Intérieur.
Les insurgés, affaiblis, ont changé de stratégie depuis six mois : abandonnant la guerre confessionnelle, ils mènent désormais des actions spectaculaires à Bagdad, à l'approche des législatives du 7 mars. Des responsables de l'armée américaine en Irak ont averti des risques accrus d'attentats avant le scrutin.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki n'a eu de cesse d'accuser une coalition formée d'anciens responsables du parti de Saddam Hussein, le Baas, et des membres d'el-Qaëda d'être responsables de ces attentats. À Washington, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a dit s'attendre à d'autres agressions terroristes contre l'Irak.
Les attaques sont intervenues quelques heures avant l'annonce de l'exécution, par pendaison, de Ali Hassan al-Majid, dit « Ali le Chimique », condamné à mort à quatre reprises notamment pour le massacre en 1988 de 5 000 Kurdes.
Sur le plan politique, cinquante-neuf candidats qui étaient soupçonnés de liens avec le parti Baas et interdits de participer aux législatives ont été réintégrés sur les listes électorales, a affirmé hier un chef du comité controversé à l'origine de l'exclusion de plus de 500 candidats du scrutin.
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