La conférence de Montréal suit un double objectif : coordonner les efforts immédiats pour faire face aux suites du séisme et préparer des actions à long terme, dont une conférence des pays donateurs. Une quinzaine de pays, dont les États-Unis et la France, ainsi que les Nations unies et plusieurs organisations internationales participent à la réunion présidée par le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Cannon. S'adressant à M. Bellerive, le ministre canadien l'a assuré du soutien durable de la communauté internationale. Le Premier ministre canadien Stephen Harper a, lui, déclaré que la reconstruction d'Haïti prendra « au moins 10 années ». Les participants devaient faire le bilan de la situation, marquée par l'arrêt des opérations de recherche de survivants. Quant aux objectifs à moyen et long terme, le Canada souhaite que la rencontre fixe le lieu et la date de la conférence des donateurs qui doit se tenir d'ici un à deux mois, selon la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Mme Clinton s'est dit confiante sur le fait que la rencontre de Montréal débouche sur « un plan solide ». L'appel de fonds d'urgence de 575 millions de dollars lancé par les Nations unies après le séisme a déjà été financé à hauteur de 47 %, soit près de 272 milliards de dollars, a indiqué l'ONU.
Le bilan du drame a été revu à la hausse par les autorités. Le ministre de la Santé, Alex Larsen, a dit hier s'attendre à un bilan final de 150 000 morts, précisant que 90 000 cadavres avaient déjà été dénombrés par les autorités. Sa collègue des Communications, Marie-Laurence Jocelyn Lassegue, a toutefois déclaré que le chiffre de 150 000 morts s'appliquait au nombre de personnes déjà enterrées par les autorités et uniquement à Port-au-Prince. Dimanche, Mme Jocelyn Lassegue avait rappelé à l'AFP une évaluation du Premier ministre selon laquelle 200 000 cadavres pourraient se trouver sous les décombres. Le séisme a également fait plus de 194 000 blessés et un million de sans-abri.
Sur fond de répliques encore quotidiennes et de pillages endémiques, le chef de la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), Edmond Mulet, a affirmé avoir d'énormes besoins en personnel, en soldats, en essence et en véhicules pour faire parvenir l'aide à la population. Alors que les États-Unis ont envoyé quelque 20 000 hommes sur le terrain, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont mis d'accord hier pour envoyer une mission de police en Haïti composée « d'un peu plus de 300 gendarmes », afin d'aider à la distribution de l'aide, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.
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