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Émirats/torture : HRW critique l'acquittement du frère du chef de l'État

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a critiqué dimanche l'acquittement par un tribunal émirati du frère du président des Emirats arabes unis, accusé d'avoir torturé un Afghan, et estimé que la réputation du pays était "ternie".

Dans un communiqué, le pouvoir émirati a réagi en passant sous silence l'affaire du frère du président, et en qualifiant de "déséquilibrées" les critiques de HRW sur la condition des travailleurs étrangers.

Lors d'une conférence de presse à Dubaï pour présenter son rapport annuel, HRW s'était auparavant interrogé sur l'acquittement de cheikh Issa Ben Zayed Al-Nahyane "sans justifications écrites", et ce "bien que tous ses complices aient été jugés coupables".

Un tribunal émirati a conclu le 10 janvier que cheikh Issa, 40 ans, frère du président cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, "ne pouvait être tenu pour responsable de ses actes", parce qu'il était sous l'influence de médicaments au moment des faits.

"Si le gouvernement émirati veut réellement arrêter la torture et rétablir sa réputation ternie, il a beaucoup à faire, surtout à la lumière de l'acquittement de cheikh Issa", a affirmé Joe Stork, directeur-adjoint de la section Proche-orient de l'ONG, cité dans le rapport.

Cheikh Issa avait plaidé non coupable de torture, après la diffusion par la télévision américaine ABC d'une vidéo le montrant en train d'infliger des sévices à un Afghan, en présence et avec l'aide d'autres personnes.

La vidéo montrait cheikh Issa frappant l'homme avec un bout de bois clouté et mettant du sel sur ses blessures. L'homme est un marchand afghan qui aurait égaré une cargaison de grains d'une valeur de 5.000 dollars, selon ABC. On pouvait voir aussi une voiture lui passer sur les jambes.

"Le gouvernement doit commencer à entreprendre une véritable réforme institutionnelle et s'assurer que les violations des droits de l'Homme sont punies", a ajouté M. Stork.

HRW a notamment évoqué la mise en place d'"un organe indépendant doté du pouvoir d'enquêter sur les abus et les tortures commis par le personnel de sécurité, les personnes en situation d'autorité et les citoyens".

L'ONG a encore appelé les Emirats à "ratifier la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants".

Par ailleurs, HRW a relevé la poursuite des mauvais traitements à l'égard des travailleurs étrangers, citant notamment la pratique des employeurs confisquant les passeports de leurs employés.

A propos des domestiques, l'organisation a souligné que beaucoup étaient "privés de salaires, de nourriture, confinés (chez les employeurs) et soumis à des abus physiques et sexuels".

Il a appelé le gouvernement à établir une commission indépendante pour enquêter et publier un rapport sur la situation des travailleurs étrangers.

Enfin, tout en se félicitant d'une recommandation gouvernementale pour fournir un logement à tout travailleur étranger, HRW a regretté le délai de cinq ans donné aux employeurs pour s'y conformer.

Dans sa réaction à ce volet du rapport, le ministère émirati des Affaires étrangères a estimé que HRW avait "ignoré des pas positifs faits par les Emirats en faveur des droits des travailleurs et contre le trafic des humains" ces dernières années.

Il a rappelé que le pays avait adhéré à de nombreuses conventions internationales et insisté sur le fait que 500.000 travailleurs étaient payés depuis novembre dernier par un système de cartes électroniques qui garantit le versement des salaires dans les temps.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a critiqué dimanche l'acquittement par un tribunal émirati du frère du président des Emirats arabes unis, accusé d'avoir torturé un Afghan, et estimé que la réputation du pays était "ternie".
Dans un communiqué, le pouvoir émirati a...