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Moyen Orient et Monde

Près de 400 tués dans des massacres intercommunautaires au Nigeria

Au moins 150 cadavres ont été retirés des puits du village de Kuru Karama, près de Jos (centre du Nigeria), après plusieurs jours d'affrontements entre chrétiens et musulmans dont le bilan pourrait dépasser les 400 morts, selon les estimations de sources locales.

Près de 18 000 personnes se sont réfugiées dans des casernes militaires, des églises, des mosquées près de Jos après avoir fui les affrontements./

Aucun bilan officiel des affrontements dans la région de Jos n'a encore été publié. Mercredi, avant la découverte des 150 corps, des sources religieuses et des secouristes avaient fait état de 288 morts. Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait estimé qu'au moins 160 personnes avaient été tuées à Jos et 18 000 personnes déplacées.

Samedi soir, l'organisation Human Rights Watch a déclaré qu'"au moins 364 musulmans" sont morts dans les affrontements, après un décompte effectué auprès des responsables musulmans de Jos. "L'association chrétienne du Nigeria a dit ne pas avoir effectué de bilan. Avec un peu de chance, ils le feront avant la fin du week-end", a déclaré à l'AFP le porte-parole de HRW, Eric Guttschuss. Selon le chef de village de Kuru Karama, Umar Baza, "60 personnes sont toujours portées disparues". "Nous avons une liste des personnes déplacées de ce village, qui se sont réfugiées dans trois camps et (...) il y a toujours 60 personnes portées disparues", a expliqué ce responsable, joint samedi au téléphone depuis Kano. "Nous pensons qu'il y a d'autres corps dans les puits", a-t-il ajouté. "Nous allons retourner là-bas aujourd'hui pour ratisser le terrain à la recherche d'autres corps", a déclaré à l'AFP le chef de l'équipe des bénévoles musulmans dans le village, Mohammed Shittu. "Nous pensons qu'il y a d'autres corps dans les puits mais le niveau de décomposition rend difficile les opérations d'extraction. Nous avons donc décidé de recouvrir les puits avec du sable", a expliqué M. Baza.

Les combats avaient éclaté dimanche à Jos, apparemment à cause d'un différend foncier entre deux propriétaires, l'un chrétien l'autre musulman, et s'étaient vite étendus aux communes avoisinantes. Les autorités fédérales avaient envoyé l'armée en masse dès mardi à Jos, mais pas dans les environs de la ville. HWR a demandé samedi au vice-président nigérian Goodluck Jonathan d'ordonner immédiatement une enquête.

Dans un communiqué publié à Lagos, HRW écrit que des témoins ont déclaré que des groupes d'hommes armés - des chrétiens supposés - ont attaqué une population majoritairement musulmane à Kuru Karama mardi matin. "Après avoir encerclé la ville, ils ont poursuivi et attaqué des habitants musulmans, dont certains avaient cherché refuge dans des maisons et dans des mosquées locales, tuant beaucoup de personnes qui tentaient de s'enfuir", y compris en les brûlant, selon le communiqué.

Près de 18 000 personnes se sont réfugiées dans des casernes militaires, des églises, des mosquées près de Jos après avoir fui les affrontements, a indiqué le CICR.

Dans une allocution télévisée jeudi soir, Goodluck Jonathan a promis que le gouvernement poursuivrait les auteurs de ces violences. "Ceux qui, par leurs actions ou leurs déclarations, ont encouragé, ou attisé les braises de cette crise, seront arrêtés et rapidement traduits en justice", a-t-il déclaré.

Des renforts militaires ont été envoyés dès mardi soir dans la région. Pour éviter un cycle de représailles, la sécurité a été renforcée dans plusieurs villes du nord (Kano, Kaduna, Maiduguri), une région à majorité musulmane, dominée par l'ethnie haoussa. Une précédente flambée de violence à Jos avait fait entre 300 et 700 morts fin 2008.


Aucun bilan officiel des affrontements dans la région de Jos n'a encore été publié. Mercredi, avant la découverte des 150 corps, des sources religieuses et des secouristes avaient fait état de 288 morts. Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait estimé qu'au moins 160 personnes avaient été...

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