Par ailleurs, des propos de l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, sur de possibles pressions financières de Washington ont suscité l'irritation en Israël. Ces propos tenus mercredi par M. Mitchell constituent une « véritable bombe » politique, a écrit hier le quotidien Maariv. Depuis presque 20 ans, Israël a bénéficié de milliards de dollars de garanties bancaires américaines pour ses emprunts, qui lui permettent d'obtenir des liquidités aux conditions les plus avantageuses. Mais le ministre israélien des Finances, Youval Steinitz, a minimisé les propos de M. Mitchell. « Il ne s'agit pas d'une menace. Nous n'avons pas besoin de ces garanties et n'avons pas l'intention de les utiliser dans le proche avenir », a-t-il déclaré. Réagissant aux propos de M. Mitchell, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, de son côté, accusé l'Autorité palestinienne de traîner les pieds pour relancer le processus de paix.
En outre, M. Netanyahu a exclu hier la libération par Israël de dirigeants palestiniens « symboles du terrorisme », en échange du soldat Gilad Shalit. Il a également réaffirmé qu'Israël n'accepterait pas que des Palestiniens condamnés pour implication dans des attentats meurtriers puissent regagner leurs foyers en Cisjordanie, suite à un échange de prisonniers. À la fin de la semaine dernière, un haut responsable israélien, parlant sous le couvert de l'anonymat, avait affirmé que le Premier ministre était « parvenu à la limite extrême des concessions » exigées par le Hamas. De même, M. Netanyahu a averti que l'armée israélienne réagirait avec une « force maximale » à tout tir de roquette ou d'obus en provenance de Gaza. Il a également mis en cause l'Autorité palestinienne, l'accusant « d'inciter à la violence ».
Hier soir, trois combattants palestiniens ont été tués lors d'une frappe aérienne israélienne près de Deir el-Balah dans le centre de la bande de Gaza, selon les services médicaux palestiniens à Gaza. Les trois morts sont des militants du mouvement radical Jihad islamique, selon la même source. L'armée israélienne a indiqué à l'AFP que le commando palestinien « s'apprêtait à lancer des roquettes contre Israël ». « Nous ne tolérerons pas les tirs de roquettes contre Israël et nous riposterons aussi impitoyablement que nous venons de le faire », a déclaré un porte-parole de l'armée. Dans la journée, quatre obus de mortier avaient été tirés en direction du sud d'Israël, sans atteindre le territoire israélien, selon une source militaire. La tension s'est récemment ravivée entre Israël et la bande de Gaza.
Enfin, le gouvernement israélien a approuvé la construction d'une barrière destinée à combattre l'immigration clandestine à sa frontière avec l'Égypte, a indiqué hier un responsable gouvernemental. Selon ce responsable, qui a requis l'anonymat, trois barrières seront construites le long des 250 km de frontières au cœur du désert qui bloqueraient les principales voies d'entrée des clandestins. Le projet, présenté par l'armée, devrait coûter entre 1 et 1,5 milliard de dollars, a-t-il précisé à l'AFP. M. Netanyahu a toutefois souligné que l'État hébreu continuerait à accueillir les demandeurs d'asile, en provenance majoritairement du Darfour.
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