Iran : Washington ne doit pas être "pressé" pour la libération des Américains (député)

Les Etats-Unis ne doivent pas être "pressés" pour la libération de trois randonneurs américains arrêtés cet été au Kurdistan iranien et accusés d'être "entrés illégalement" en Iran, a déclaré jeudi le président de la Commission des Affaires étrangères du parlement.

"Les Américains ont violé la convention de Vienne en arrêtant nos diplomates dans notre consulat (à Erbil au Kurdistan irakien en janvier 2007, ndlr) et les ont détenus pendant longtemps. Par conséquent, ils ne doivent pas être pressés pour voir la libération de ces trois individus", a déclaré Allaeddine Boroujerdi, cité par l'agence Mehr.

M. Boroujerdi faisait référence à l'arrestation le 11 janvier 2007 à Erbil de cinq Iraniens accusés d'alimenter l'insurrection irakienne en armes et d'inciter à des actions contre les troupes américaines dans le pays. Ils ont été finalement libérés après deux ans et demi de détention en juillet 2009.

Téhéran a toujours affirmé qu'il s'agissait de diplomates arrêtés lors d'un raid contre son consulat à Erbil, une affirmation rejetée par Washington pour qui il ne s'agissait pas de diplomates.

Les trois randonneurs américains, Shane Bauer, 27 ans, Sarah Shourd, 31 ans et Josh Fattal, 27 ans, ont été arrêtés le 31 juillet après avoir pénétré sur le territoire iranien alors qu'ils effectuaient une randonnée dans les montagnes du Kurdistan irakien.

A la mi-décembre, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a indiqué que les trois Américains "entrés illégalement en Iran avec des buts suspects" seraient jugés.

Le 9 novembre, le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, avait annoncé qu'ils étaient accusés "d'espionnage", mais le lendemain M. Mottaki avait affirmé qu'ils étaient simplement poursuivis pour "entrée illégale" dans le pays.

Washington a réclamé à plusieurs reprises leur libération, soulignant que la frontière entre les deux pays est peu marquée à cet endroit et qu'il s'agissait d'une "erreur".

En réponse, l'Iran a soulevé le cas de onze Iraniens "enlevés" dans différents pays étrangers à l'instigation de Washington, selon Téhéran qui affirme que huit d'entre eux sont détenus aux Etats-Unis.