Merkel juge "inacceptable" l'action des forces de sécurité iraniennes

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé lundi "inacceptable" l'intervention des forces de sécurité iraniennes contre des manifestants dimanche, qui ont fait huit morts selon une télévision d'Etat.

"Je condamne les récents affrontements violents en Iran, au cours desquels l'intervention inacceptable des forces de sécurité a coûté la vie à plusieurs personnes", a déclaré la chancelière dans un communiqué. "Que les proches des victimes soient assurés de ma compassion", a-t-elle ajouté.

Rappelant à l'Iran ses obligations liées au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'Onu, signé et ratifié par Téhéran, elle a enjoint les autorités iraniennes de ne pas empêcher "la liberté d'expression des opinions par le biais de manifestations pacifiques" et de ne "pas les réprimer par la violence".

Elle a appelé les dirigeants iraniens à "empêcher une nouvelle escalade et à chercher une solution pacifique aux querelles politiques internes" par le dialogue.

Un peu plus tôt, le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, avait condamné "avec la plus grande fermeté l'intervention brutale des forces de sécurité iraniennes contre les manifestants".

Le ministre avait lui aussi rappelé à l'Iran son obligation de respecter les droit civils et politiques de ses citoyens. "La communauté internationale y veillera et ne détournera pas le regard", avait-il averti.

Le bilan exact des affrontements en marge de manifestations antigouvernementales dans plusieurs grandes villes d'Iran dimanche était très incertain.

La chaîne en anglais de la télévision d'Etat Press-TV a avancé le chiffre de huit morts dans tout le pays, citant un bilan du Conseil suprême de sécurité nationale (SNSC), alors que côté officiel plusieurs versions contradictoires ont été diffusées.

Les sites internet de l'opposition avaient recensé dimanche au moins cinq morts, dont quatre par balles, lors des émeutes à Téhéran et évoqué quatre morts non confirmées lors de manifestations à Tabriz (nord-ouest de l'Iran).

Outre Téhéran et Tabriz, l'opposition affirmait que des affrontements avaient eu lieu à Machhad (nord-est), Ispahan (centre) et Shiraz (sud).