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Technologies - Télécommunications

Google prend un risque en lançant son propre mobile

La sortie d'un téléphone mobile sous sa propre marque pourrait mettre en péril la stratégie de Google qui va ainsi concurrencer frontalement les fabricants de combinés utilisant son propre système d'exploitation Android, estiment des analystes.

Une source proche du dossier a révélé dernièrement que le géant de la recherche sur Internet lancerait aux États-Unis, le 5 janvier, son propre téléphone mobile en deux versions, dont l'une serait commercialisée par T-Mobile USA et l'autre sans abonnement, directement aux consommateurs.
Jusqu'ici, le géant américain se contentait de fournir gratuitement à une douzaine de fabricants de téléphones mobiles, tels que Samsung, Motorola, HTC, Sony-Ericsson, LG Electronics et Acer, son système d'exploitation Android et les services associés.
Selon les analystes, il est de l'intérêt de Google qu'un maximum de combinés utilisent son moteur de recherche et ses services, qui représentent l'essentiel de son chiffre d'affaires. Or, en marchant sur les plates-bandes des fabricants de téléphones portables, le groupe pourrait mettre en péril les partenariats patiemment tissés avec eux.
Google va « se mettre lui-même de plus en plus dans une situation difficile en fabriquant effectivement ses téléphones », note Anil Doradla, analyste chez William Blair & Company.
Les analystes restent pour l'instant dubitatifs sur la nouvelle stratégie de Google, faute de détails sur les téléphones prévus. Ils soulignent notamment le manque d'expérience du moteur de recherche dans ce secteur très concurrentiel, animé par Apple et RIM, qui proposent à la fois leurs combinés et les systèmes d'exploitation équipant leurs
appareils.

Un risque de plusieurs milliards de dollars
Certains estiment que Google tente d'écorner la domination d'Apple sur le segment des smartphones en renforçant la visibilité d'Android. En termes de ventes et de popularité, l'iPhone d'Apple dépasse de loin les téléphones fonctionnant sous Android sortis cette année. La décision de Google de fabriquer son propre combiné pourrait donc résoudre ce problème, estiment les
analystes.
« Si l'élément essentiel de votre téléphone vient d'un concurrent, cela n'est pas bon. Dans aucun secteur », souligne Anil Doradla.
Mais selon Todd Greenwald, analyste chez Signal Hill Group, avec une capitalisation boursière de 189 milliards de dollars et quelque 22 milliards de dollars de trésorerie, Google s'estime peut-être suffisamment gros pour prendre le risque de froisser certains de ses partenaires.
D'après les analystes, Motorola, qui vient de présenter une nouvelle gamme de téléphones mobiles sous Android, dont le Droid, est confronté à des difficultés telles qu'il n'a pas beaucoup de choix.
Les analyses s'interrogent également sur les chances de succès dans le marché du mobile d'un groupe qui a bâti sa fortune en dégageant des marges élevées dans la publicité associée aux requêtes effectuées sur son moteur de recherche. Traditionnellement, les fabricants de téléphones mobiles font face à des marges réduites et à des risques de surproduction ou de pénurie de composants.
« Le risque pour Google se chiffre à plusieurs milliards en prenant pied dans la fabrication de matériel aux marges habituellement faibles », prévient John Jackson, analyste chez CCS Insight.

Montrer la voie aux fabricants
Rien qu'en termes de design, l'inexpérience de Google dans la fabrication de matériel pourrait être un obstacle pour prendre de l'avance sur ses concurrents, explique John Jackson. Selon lui, pour gagner des parts de marché, Google devra trouver d'autres voies pour innover, en offrant éventuellement certains appareils ou services gratuitement, ou encore en subventionnant la connexion sans fil des
utilisateurs.
James Mitchell, analyste chez Goldman Sachs, a écrit dans une note destinée aux investisseurs, que le chiffre d'affaires publicitaire potentiel issu des smartphones pourrait permettre à Google de subventionner de 50 à 100 dollars chaque téléphone vendu directement au grand public. Mais même avec cette subvention et en admettant que le groupe accepte de rogner sur sa marge pour faire baisser le prix de ses combinés, selon les calculs de James Mitchell, les appareils de la marque Google seront toujours plus chers que les modèles avec abonnement proposés par les opérateurs télécoms aux États-Unis.
En raison des nombreux défis rencontrés sur le marché de la fabrication de combinés, Todd Greenwald, du cabinet Signal Hill, suggère que l'objectif premier de Google, en se lançant sur ce secteur, est sans doute de montrer la voie aux autres fabricants de téléphones portables, plutôt que de les concurrencer.
« Je pense surtout qu'ils essaient avant tout de stimuler le processus, de présenter quelque chose disposant de toutes les fonctions qu'ils estiment que les consommateurs veulent », juge Todd Greenwald.

Une source proche du dossier a révélé dernièrement que le géant de la recherche sur Internet lancerait aux États-Unis, le 5 janvier, son propre téléphone mobile en deux versions, dont l'une serait commercialisée par T-Mobile USA et l'autre sans abonnement, directement aux consommateurs.Jusqu'ici, le géant...

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